
L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
La question de la maternité traverse quelques-uns des films français les plus beaux et passionnants de cette fin d’année. Tous font de cette figure rebattue le lieu d’une interrogation plus que d’une évidence naturelle, offrant une complexité à des femmes dépeintes au carrefour d’identités multiples, queer notamment. Des preuves d’amour, d’Alice Douard, creuse ainsi le fait de devenir mère de celle qui dans un couple lesbien ne porte pas l’enfant ; Dites-lui que je l’aime de Romane Bohringer évoque à travers sa propre histoire et celle de Clémentine Autain la difficulté de se construire avec des modèles défaillants ; Love Me Tender d’Anna Cazenave Cambet, en salle le 10 décembre, adapté du roman de Constance Debré, explore la douleur d’un lien maternel distendu pour des motifs judiciaires.
Les enfants vont bien, troisième long-métrage de Nathan Ambrosioni, s’intègre parfaitement dans ce corpus féministe travaillé par les images manquantes. L’absence prend la figure très littérale ici d’une mère, veuve, Suzanne (Juliette Armanet), qui, un été, fait le choix de disparaître, laissant derrière elle une lettre, des clés ainsi que son fils et sa fille, Gaspard (Manoâ Varvat) et Margaux (Nina Birman), à sa sœur Jeanne (Camille Cottin), qui n’a jamais voulu d’enfants. C’est d’ailleurs pour ce motif qu’elle a divorcé de Nicole (Monia Chokri), une artiste avec qui elle a été en couple pendant douze ans.
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