mardi, mai 21

Dix membres d’une coalition de groupes armés alliée du régime de Bamako ont été tués, lundi 29 avril, par des djihadistes dans le nord du Mali, où la junte est aux prises avec divers mouvements islamistes et séparatistes, selon des sources policières contactées par l’Agence France-Presse (AFP).

« Ce sont des djihadistes qui ont attaqué notre position près de Gao. Nous avons perdu dix combattants », a déclaré mardi à l’AFP Inoussa Maïga, membre de la Coordination des mouvements et Front patriotique de résistance (CM-FPR), une alliance de groupes armés qui combat aux côtés des forces gouvernementales.

L’attaque a eu lieu lundi dans la localité de Kadji, située à la périphérie de Gao, aux alentours de 13 h 30, heure locale (15 h 30 en France), selon une source policière malienne jointe par l’AFP et un document interne des groupes armés qui confirment également ce bilan.

La région de Gao est le théâtre d’affrontements réguliers entre les groupes djihadistes ou séparatistes à dominante touareg et l’armée malienne, assistée par ses alliés russes et des groupes armés locaux.

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Conflits entre sédentaires et nomades

Les mouvements affiliés au CM-FPR sont dominés par des membres des communautés sédentaires, notamment songhaï, qui se trouvent en conflit depuis plusieurs décennies avec les populations nomades de cette région semi-désertique. La raréfaction des pâturages et le développement des terres agricoles, combinés à des épisodes de sécheresse, ont exacerbé les tensions entre agriculteurs et éleveurs, et ont favorisé l’émergence des groupes criminels puis djihadistes qui ont plongé le pays et la région dans un cycle de violences.

Les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 ont promis de reprendre le contrôle de l’intégralité du territoire national et ont rompu leur partenariat militaire avec la France pour se tourner vers la Russie.

Après avoir exigé le départ de la Mission des nations unies au Mali (Minusma), les militaires au pouvoir ont remporté une victoire de prestige en s’emparant en novembre de Kidal, dans le Nord, bastion des groupes séparatistes à dominante touareg, désormais affaiblis.

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Les forces gouvernementales multiplient les opérations dans le centre et le nord du pays, au prix de nombreuses victimes civiles, selon des ONG et des défenseurs des droits humains, mais les djihadistes continuent à mener des attaques régulières contre l’armée et les populations, jusque dans les environs de Bamako, la capitale, située dans le sud du pays.

Le Monde avec AFP

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