La mobilisation des agriculteurs monte d’un cran.
L’un des plus importants barrages, sur l’autoroute A9, près de la frontière espagnole, a été levé.
Mais la Coordination Rurale vise à présent des centrales d’achat et des grandes surfaces, notamment dans le Sud-ouest.
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Agriculture sous tension : la colère gronde de nouveau
Pour durcir le ton, les agriculteurs s’attaquent désormais aux frigos des français. Devant ces entrepôts logistiques qui alimentent les supermarchés de la région Limousines, ils sont 70 à bloquer le passage des camions ce mercredi. « Il ne faut pas que les camions passent », exhorte un agriculteur. Et Alexandre Clare, vice-président de la coordination rurale de la Corrèze, de préciser dans la vidéo du 20 H de TF1 en tête de cet article : « Ce sont les pôles de logistique du fret alimentaire, donc là, on bloque. Aucun accès, aucun camion ne rentre, aucun camion ne sort. Donc dans deux jours, les rayons des magasins seront vides. »
Vraiment, c’est le dernier espoir qu’on ait.
Vraiment, c’est le dernier espoir qu’on ait.
Sébastien Lecourt, agriculteur, membre de la Coordination rurale.
Ils ont bloqué le site toute la nuit. La grande distribution, la nouvelle cible de la coordination rurale, deuxième syndicat agricole. Comme ici, devant cette centrale d’achat près de Bordeaux (Gironde). « On espère qu’à force, ça va changer les choses. Que les rayons se vident et qu’à un moment donné, l’État se rende compte que c’est un appel à l’aide. Vraiment, c’est le dernier espoir qu’on ait », Sébastien Lecourt, agriculteur, membre de la Coordination rurale.
Malgré les menaces de pénuries en magasins et plusieurs jours de mobilisation, les agriculteurs peuvent toujours compter sur le soutien d’une grande partie de la population. « Je comprends leur colère, je comprends », confie une femme sur le parking d’une grande surface. « On supportera au maximum, bien sûr », dit un autre client.
Hier après-midi, dans le Tarn-et-Garonne, un autre entrepôt a été bloqué. Les chauffeurs routiers sont contraints de patienter. « On est bloqués pour rien, parce qu’on n’a rien à voir avec leurs revendications », déplore l’un d’entre eux. Le préfet du département annonce qu’il va faire évacuer le site. Les agriculteurs, eux, promettent de nouvelles actions pendant encore plusieurs jours.