vendredi, mai 3

28 personnes, reconnues coupables d’avoir participé au cyberharcèlement en meute de Magali Berdah, ont été condamnées ce mardi par le tribunal correctionnel de Paris.
Elles ont écopé de peines allant de 4 à 18 mois de prison, assorties de sursis dans la moitié des cas.
« Enfin, on me reconnaît comme victime, on déclare que ce que j’ai subi est grave », a réagi l’agente d’influenceurs.

Il s’agissait de la plus importante procédure jugée pour cyberharcèlement devant la justice française. Ce mardi 19 mars, le tribunal correctionnel de Paris a condamné à des peines allant de 4 à 18 mois de prison, assorties de sursis dans la moitié des cas, 28 personnes reconnues coupables d’avoir participé au cyberharcèlement en meute de l’agente d’influenceurs Magali Berdah. Il est « démontré » qu’au moment des faits, chacun des 28 prévenus « a eu connaissance du cyberharcèlement subi par la victime et a fait le choix de s’inscrire sciemment dans celui-ci », a estimé le tribunal, qui a rappelé dans sa décision les « répercussions réelles » de ce phénomène pour la santé mentale de la victime.

Lors d’audiences qui se sont étalées sur plusieurs semaines, entre fin novembre et janvier, Magali Berdah avait confié au tribunal avoir été « à deux doigts de (se) jeter par la fenêtre ». Elle avait été la cible de dizaines de milliers de messages insultants, parfois assortis de menaces de mort, et dont certains revêtaient une connotation sexiste et/ou antisémite. Ce mardi à l’issue du verdict, elle s’est réjouie. « Enfin, on me reconnaît comme victime, on déclare que ce que j’ai subi est grave », a-t-elle commenté. « Ma vie a été détruite pendant deux ans à cause de ça, donc [ce jugement] est une belle victoire », a-t-elle ajouté.

Jusqu’à 12 mois de prison ferme

La peine la plus sévère prononcée mardi atteint 12 mois de prison ferme. Les prévenus, âgés de 20 à 49 ans, ont par ailleurs été condamnés à des amendes de 300 à 700 euros, et à suivre un stage de citoyenneté. Il leur est interdit, pendant deux ans, d’entrer en contact, y compris sur les réseaux sociaux, avec la victime, à qui ils devront verser solidairement 54.000 euros au titre de son préjudice moral. 

La plupart ont expliqué qu’ils voulaient mettre en cause Magali Berdah pour de supposées pratiques commerciales trompeuses à travers sa société Shauna Events, qui met en relation influenceurs et marques. Presque tous ont évoqué le rôle, dans cette controverse, du rappeur Booba, qui s’est lancé en 2022 dans une croisade contre la victime et contre ceux qu’il appelle les « influvoleurs », qu’il accuse de multiples arnaques à l’encontre des internautes. Booba est lui-même mis en cause dans ce dossier, mais à travers une procédure distincte : il est mis en examen depuis octobre 2023 pour harcèlement moral en ligne aggravé et placé sous contrôle judiciaire.


J.F

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