lundi, octobre 21

Également touchée par l’ouragan Oscar, Cuba est toujours privée d’électricité après une panne géante que les autorités peinent à résoudre.
Le président de l’île, Miguel Diaz-Canel, a averti que les autorités ne toléreraient pas de troubles, alors que des habitants ont commencé à exprimer leur mécontentement.

La situation se tend à Cuba . Après la panne de la principale centrale thermoélectrique du pays, les 10 millions d’âmes peuplant l’île ont passé leur troisième nuit sans électricité, alors que l’ouragan Oscar a récemment touché terre. Seuls quelques centaines de milliers de locaux ont pu bénéficier dimanche de quelques heures de courant, avant que la totalité du système électrique ne soit à nouveau paralysée, a indiqué la compagnie nationale d’électricité (UNE). « Nous pouvons dire qu’entre demain, lundi matin, après-midi ou soir », le service sera rétabli pour la majorité des Cubains, a pourtant assuré le ministre de l’Énergie, Vicente de la O Levy. Mais pour l’heure, les autorités peinent à résoudre le dysfonctionnement, tant et si bien que la grogne commence à monter. 

Des « opérateurs de la contre-révolution »

Dans ce contexte, le président Miguel Diaz-Canel a prévenu que son gouvernement ne tolérerait pas de troubles. Des habitants sont sortis samedi soir pour tenter de « provoquer des troubles à l’ordre public », a-t-il dénoncé, lors d’une réunion retransmise par… le journal télévisé. Dimanche soir, des habitants sont descendus dans la rue dans plusieurs quartiers de La Havane pour exprimer leur mécontentement, ont observé des photographes de l’AFP. Tous les auteurs de ces contestations seront poursuivis « avec la sévérité que les lois révolutionnaires prévoient », a martelé le chef de l’État, vêtu de son uniforme militaire. D’ailleurs, selon lui, nombre de ces personnes agissent « sous la direction des opérateurs de la contre-révolution cubaine depuis l’étranger ».

Cuba est confrontée à sa pire crise en trente ans. La panne géante d’électricité, qui fait suite à des pannes chroniques, s’ajoute à des pénuries de nourriture, de médicaments et à une inflation galopante. Dans son discours, le président Diaz-Canel a d’ailleurs reconnu que la situation du système électrique restait « complexe », marquée par une forte « instabilité ». Une conjoncture explosive qui fait craindre aux dirigeants des manifestations d’ampleur, comme celles historiques du 11 juillet 2021 qui avaient succédé, déjà, à des pannes massives d’électricité.


M.G avec AFP

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