mardi, mai 21

Dans la stratégie d’« alcaponisation » du milieu corse, un coup « important », de l’aveu d’un policier, vient d’être porté au « clan Federici », localisé sur la plaine orientale de l’île, mais ayant des intérêts dans le sud de la France. Dix personnes soupçonnées d’appartenir à cette galaxie criminelle ont été mises en examen entre le 25 et le 29 avril pour diverses infractions financières en lien avec un restaurant dans un village de vacances par une juge de la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille.

Pierre-Jules Federici, dit « Petit Pierre », 35 ans, présenté comme l’héritier du clan criminel du même nom, et trois de ses proches, Pierre-Alain Mitridati, Michel Alesandrini et Jules-André Albertini, ont été mis en examen, a précisé Nicolas Bessone, procureur de la République à Marseille. Ils sont soupçonnés de faits d’« extorsions en bande organisée, blanchiment de ces crimes, participation à une association de malfaiteurs, travail dissimulé en bande organisée, blanchiment de ces délits, abus de biens sociaux, recel d’abus de biens sociaux et faux en écriture privée », a développé le ministère public. A l’exception de M. Federici, qui a demandé un débat différé devant le juge des libertés, programmé jeudi 2 mai, les trois hommes ont été placés en détention provisoire.

Six autres individus, parmi lesquels figurent deux compagnes de suspects, ont été « placés sous contrôle judiciaire », avec notamment « des interdictions de paraître en Corse », a détaillé M. Bessone, soulevant que « des investigations se poursuivent dans le cadre de l’information judiciaire ».

Saisies de 520 000 euros

Le cœur de ce dossier financier est le racket au sein d’un village de vacances situé sur la façade maritime de Venzolasca (Haute-Corse), une « prise de contrôle au préjudice de la société gestionnaire basée sur le continent », dit pudiquement le parquet phocéen. Pour une source proche du dossier, il s’agit d’une « affaire emblématique » de ce clan qui voulait faire main basse sur cet établissement dont les activités sont « propices au blanchiment ».

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Une information judiciaire avait été ouverte et, le 23 avril, dix-neuf personnes ont été auditionnées sous le régime de la garde à vue ou comme témoins par les services de police de la brigade nationale de lutte contre la criminalité organisée corse, les services du groupe interministériel de recherche de Corse et les enquêteurs du service interdépartemental de police judiciaire de Haute-Corse, à Bastia. Plusieurs saisies sur des comptes bancaires pour un montant global avoisinant 520 000 euros sont effectuées ; un véhicule, une Mini Cooper appartenant à l’une des suspectes, est également mis sous scellés.

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