L’ensemble des députés sud-coréens s’est prononcé en faveur de la destitution de Han Duck-soo, qui assurait l’intérim du précédent président, démis de ses fonctions quinze jours plus tôt.
L’ancien Premier ministre est accusé d’entraver l’enquête sur la tentative ratée du président déchu d’imposer la loi martiale, début décembre.
La crise politique s’intensifie en Corée du Sud. Les députés sud-coréens ont voté à l’unanimité, vendredi 27 décembre, la destitution du président par intérim Han Duck-soo. « Sur les 192 députés qui ont voté, 192 ont voté pour la destitution », a déclaré le président de l’Assemblée Nationale, Woo Won-shik. Le scrutin s’est déroulé sous les protestations bruyantes des députés du parti au pouvoir qui se sont mis à chanter et à lever le poing en signe de colère, rapporte l’AFP.
L’ancien Premier ministre est accusé d’entraver l’enquête sur la tentative ratée du président déchu Yoon Suk-yeol d’imposer la loi martiale, début décembre. Il y a deux semaines, les élus se sont prononcés en faveur du limogeage de ce dernier. Le chef d’État conservateur a été suspendu en attendant le verdict de la Cour constitutionnelle, qui doit valider ou invalider la destitution dans les six mois.
Il s’agit de la première destitution d’un président par intérim après celle du président titulaire dans l’histoire de la Corée du Sud. C’est au ministre des Finances, Choi Sang-mok, que revient désormais la charge de chef de l’Etat par intérim. Le président déchu Yoon Suk-yeol, 64 ans, est par ailleurs sous le coup d’une enquête pour « rébellion », un crime passible de la peine de mort. Signe des préoccupations des investisseurs quant à la quatrième économie d’Asie : vendredi matin, avant même l’annonce de la destitution, le won sud-coréen a plongé à son plus bas niveau en près de 16 ans face au dollar.