vendredi, mai 17
Vue du port de Barcelone depuis le parc de Montjuic, en février 2024. Tous les jours, au moins un ferry ou bateau de croisière y est amarré. Les mesures de lutte contre la sécheresse leur interdisent à présent de remplir leurs cuves d’eau, sauf cas exceptionnel.

A moins d’un mois des élections régionales du 12 mai en Catalogne et alors que la sécheresse est devenue la principale préoccupation des habitants, selon le baromètre de mars du Centre d’étude d’opinions (CEO), le gouvernement catalan a changé de stratégie. Fini l’idée d’acheminer de l’eau par cargo de l’usine de dessalement de Sagunto, près de Valence. Pour faire face aux conséquences de l’extrême sécheresse qui sévit depuis plus de trois ans dans le nord-est de l’Espagne, il a annoncé, jeudi 18 avril, la mise en fonctionnement d’une usine de dessalement flottante dans le port de Barcelone et de douze dessalinisateurs mobiles dans la région de l’Alt Empordà, afin de garantir l’approvisionnement en eau potable de Barcelone et des municipalités du nord de la Costa Brava dans les prochains mois.

Cette décision de dernière minute permettrait surtout d’agir vite et de manière ciblée, alors que le printemps n’a que très peu soulagé les réserves hydriques de la région. Le niveau des réservoirs d’eau qui approvisionnent Barcelone est remonté de 15 % à 18 % de leur capacité, mais reste extrêmement bas à la veille des mois les plus chauds de l’année. « La situation est d’autant plus inquiétante que lorsque le niveau des lacs de barrage passe sous la barre des 10 %, il devient très difficile d’assainir l’eau chargée de sédiments », souligne Julio Barea, ingénieur en hydrogéologie et porte-parole de Greenpeace.

Dans un premier temps et pour remédier à l’urgence, huit dessalinisateurs mobiles devraient être installés dès le mois de juin sur la Costa Brava, à Roses et Empuriabrava, afin d’approvisionner treize communes de l’Emporda, de Portbou à Castello d’Empuries en passant par Cadaqués. Chacune devrait fournir 1 000 mètres cubes d’eau par jour, soit un million de litres. De quoi couvrir 35 % de la demande dans la Costa Brava nord, pour un coût d’environ 10 millions d’euros. « Ou nous trouvions une solution, ou bien l’approvisionnement en eau du robinet de ces treize communes aurait été en danger cet été », a reconnu le ministre régional de l’action climatique, David Mascort.

Une solution « plus soutenable »

Dans un second temps, quatre autres dessalinisateurs mobiles devraient être mis en fonctionnement sur la Costa Brava à la fin de l’été, si la sécheresse perdure. Par ailleurs, dans le port de Barcelone, une usine de dessalement flottante capable de fournir 40 000 mètres cubes par jour devrait entrer en fonctionnement aux alentours du mois d’octobre. A cette date, l’aire métropolitaine devrait rentrer en phase II de la situation d’urgence, si les prévisions météorologiques se confirment. D’un coût de près de 100 millions d’euros, elle pourrait couvrir 6 % de la consommation de Barcelone et sa banlieue.

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