samedi, octobre 5

La ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq a déclaré ce vendredi qu’il n’était « pas question de toucher à l’aide médicale d’État ».
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est pourtant dit favorable à « prendre un certain nombre de dispositions » à ce sujet.
L’AME permet aux sans-papiers de bénéficier d’un accès aux soins.

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Les premiers pas du gouvernement Barnier

Pour elle, c’est un non catégorique. La nouvelle ministre de la Santé a assuré qu’il n’était « pas question de toucher à l’aide médicale d’Etat » (AME). Ce dispositif (nouvelle fenêtre) permet aux étrangers en situation irrégulière d’accéder à des soins médicaux. Interrogée à réagir sur Franceinfo à la proposition du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau de réduire le périmètre de l’AME , Geneviève Darrieussecq a répondu : « Pas question de toucher à l’aide médicale d’État. L’aide médicale d’État, c’est aussi une assurance sur la santé des Français pour éviter certaines contagions. Il ne faut pas avoir de tabou avec ce sujet, mais il ne faut pas créer des fantasmes. »

Michel Barnier veut « mieux gérer » l’AME

Jeudi sur France 2, le Premier ministre Michel Barnier a estimé qu’il était possible de « mieux gérer » l’AME et qu’il fallait « voir calmement les choses pour que ceux qui y ont droit puissent la recevoir ». En 2024, l’enveloppe de l’AME prévue par l’État s’établit à 1,2 milliard d’euros, soit environ 0,5 % des dépenses de santé prévues par le budget de la Sécu (PLFSS). Fin 2023, on comptait 466.000 bénéficiaires de l’AME. Elle concerne les soins médicaux (nouvelle fenêtre) et dentaires, les médicaments remboursés, les frais d’analyses et d’hospitalisation, ainsi que ceux afférents à certaines vaccinations et certains dépistages, à la contraception et l’IVG.

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (nouvelle fenêtre) a laissé entendre la semaine dernière qu’il ne « s’interdisait pas de prendre, notamment par la voie réglementaire, un certain nombre de dispositions » sur le sujet souvent brandi comme ligne rouge par le camp présidentiel.

« Un quart des bénéficiaires de l’AME sont mineurs », rappellent les associations

« La santé des personnes exilées est à nouveau instrumentalisée pour venir alimenter des considérations de politique migratoire », a déploré SOS Racisme dans un communiqué commun rassemblant plusieurs associations, collectifs de personnes exilées, structures d’accueil et syndicats.

Ces organisations appellent « à mettre fin à cette obsession migratoire xénophobe et dangereuse » et juge « intolérable de vouloir priver des enfants de l’accès aux soins », notant qu’« environ un quart des bénéficiaires de l’AME sont mineurs ». L’ensemble de ces organisations défend « une politique migratoire d’accueil et de solidarité » et s’opposera à « toute nouvelle dégradation des droits des personnes exilées »

Par ailleurs, sur l’avenir du projet de loi sur la fin de vie, la ministre a affirmé qu’il fallait « terminer ces débats » et vouloir chercher « le chemin de crête avec bon sens pour tout simplement venir en soutien de quelques rares personnes qui auraient besoin de ce dispositif » d’aide à mourir. Michel Barnier s’est dit jeudi « favorable à reprendre le travail au moment où il a été interrompu » sur ce projet de loi.


Z. S. Avec AFP

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