Encore un peu de patience. Pour sa première visite de terrain depuis le retour des manifestations d’agriculteurs, Annie Genevard n’a pas amené dans sa besace de mesures concrètes.
Nous allons « faire des annonces dans les prochains jours en matière de simplification », a expliqué la ministre de l’Agriculture au micro de BFMTV, lors de sa visite d’une exploitation agricole près de Béthune (Pas-de-Calais).
Une loi d’orientation agricole loin d’être votée
Relativement discrète depuis le retour des agriculteurs dans les rues, l’élue LR continue donc toujours de miser sur la loi d’orientation agricole dans les tuyaux depuis des mois pour calmer leur colère. Ce texte avait déjà été annoncé par Gabriel Attal, alors Premier ministre, lors d’un précédent mouvement de colère agricole d’une ampleur historique.
Et tant pis si ce projet de loi ne sera pas examiné au Sénat avant la fin du mois de janvier avant de très probablement revenir à l’Assemblée au printemps. Difficile donc de ne pas comprendre entre les lignes que le gouvernement s’attend à une baisse de la mobilisation agricole.
Les mobilisations semblent pour l’instant être concentrées autour des actions de la Coordination rurale, second syndicat agricole derrière la FNSEA, coutumier des actions coups de poing.
Une circulaire et une opposition au Mercosur pour calmer la colère
Dans le Sud-Ouest, fief de ce syndicat concurrent du tandem FNSEA-Jeunes agriculteurs, des blocages de plateformes logistiques se sont poursuivis mercredi 20 novembre, notamment les accès au port de commerce de Bordeaux et des centrales d’achat de la grande distribution. Des supermarchés étaient également visés.
Pour tenter de faire redescendre la pression, Annie Genevard a fait publier après des mois d’attente la circulaire qui doit permettre « un contrôle administratif » unique, loin des dizaines de contrôles auxquels doivent se plier les agriculteurs et qui suscitent une partie de leur colère.
Mercredi soir, la ministre de l’Agriculture a redit sur BFMTV l’opposition du gouvernement à l’accord du Mercosur, ce traité de libre-échange entre l’Union européenne et des pays d’Amérique du Sud. Une partie des agriculteurs, notamment la filière bovine, y voient une menace pour leur avenir.
« On va faire tout ce qu’on peut pour empêcher cet accord qui est mauvais », a promis la ministre.
Article original publié sur BFMTV.com