samedi, janvier 11

Popularisée entre autres par Christophe André et Matthieu Ricard, la psychologie positive est une nouvelle manière d’appréhender le monde qui nous entoure.
Elle reste à la portée de tous, notamment grâce aux nombreux livres sortis sur le sujet.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la psychologie positive consiste à mieux vivre avec soi mais aussi avec les autres.

Bien que qualifiée de « science du bonheur », la psychologie positive ne doit pas être confondue avec la pensée positive ni avec le principe d’autosuggestion. Le psychologue Jacques Lecomte explique dans son ouvrage Introduction à la psychologie positive que l’objectif de la discipline n’est pas de nous faire idéaliser le monde qui nous entoure. Selon lui, il s’agit davantage d’un art de vivre qui peut constituer un moteur de changement social. Mais alors, comment définir la psychologie positive et que faire pour la pratiquer au quotidien ? 

Qu’est-ce que la psychologie positive ?

Fondée officiellement en 1998 par le chercheur en psychologie américain Martin Seligman lors du congrès annuel de l’Association américaine de psychologie, la psychologie positive est une discipline à part entière.  

Le manifeste rédigé à sa naissance la définit comme « l’étude scientifique des forces et des qualités qui permettent aux individus et aux communautés de s’épanouir ». Dans le texte de référence What (and why) is positive psychology, les psychologues Shelly Gable et Jonathan Haidt qualifient la psychologie positive comme « l’étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement et au fonctionnement optimal des gens, des groupes et des institutions ». 

La psychologie positive se démarque surtout de la psychologie traditionnelle en ne s’intéressant pas aux pathologies, troubles mentaux et aspects négatifs du comportement humain. Pour autant, la psychologie positive ne suggère pas une pensée optimiste en toute circonstance. Certaines situations méritent d’être  observées avec réalisme ou négativité. 

Un outil pour développer de bonnes relations sociales

Martin Seligman, le fondateur de la psychologie positive, affirme que le but de la discipline est d’enseigner et de mettre en pratique des compétences permettant de développer de bonnes relations sociales. 

Pour cela, il a mis au point le modèle PERMA, un mot composé des premières lettres de chaque concept. Les « Positives emotions » (émotions positives) permettent de valoriser et de cultiver notre tendance aux émotions positives. « L’Engagement » signifie que nous sommes à la fois engagés dans notre vie mais aussi dans nos relations aux autres. De leurs côtés, les « Relationships » (Relations) consistent à accepter les autres tels qu’ils sont pour nourrir nos relations sociales, tandis que le « Meaning in life »  (sens de la vie) permet de nous questionner sur ce qui donne un sens à notre existence. Enfin, « l’Accomplishment » (accomplissement) nous interroge sur les défis que nous aimerions relever. 

Comment la pratiquer au quotidien ?

Au total, 64 pratiques ont été validées scientifiquement pour accroître notre bonheur au quotidien et éprouver de la gratitude. Sur son site, le moine bouddhiste Matthieu Ricard explique que la psychologie positive permet de se focaliser sur ce qui va bien et « sur les potentiels positifs d’un individu afin de promouvoir un sentiment de bien-être et d’accomplissement ».

Sophie Lantheaume, thérapeute et co-auteure avec Rebecca Shankland de l’ouvrage La psychologie positive – 10 fiches pour comprendre le concept positif donne souvent des exercices à faire chez soi. Par exemple, elle recommande à ses patients de noter trois choses agréables qui se sont passées dans la journée. 

Dans son livre Vivre la psychologie positive, Martin Seligman conseille de cerner ses qualités et d’intensifier les activités de pleine conscience, une invitation à se concentrer sur le moment présent. Par exemple, mieux vaut vivre pleinement son jour de congé sans le gâcher avec l’anticipation d’une situation angoissante (la reprise du travail le lendemain). S’adonner à des loisirs philanthropiques offre également une sensation de satisfaction qui perdure davantage dans le temps, en comparaison des activités amusantes. 


Emilie CARTIER Pour TF1 INFO

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