jeudi, novembre 28

Tout commence le 22 juillet 1971, lorsque l’équipe du jeune préhistorien Henry de Lumley met au jour dans la grotte de Tautavel, également appelée la Caune del’Arago, un crâne préhistorique quasi intact. Il faudra plusieurs semaines à son épouse et collègue Marie-Antoinette pour extraire minutieusement le fossile du sédiment de cette grotte des Pyrénées-Orientales. Et plusieurs années ensuite pour disposer d’une datation fiable. Mais le miracle est là : Arago 21, appelé depuis « l’homme de Tautavel », vieux de 450 000 ans, devient la plus ancienne face humaine découverte en Europe.

Si la date marque un tournant dans l’histoire de la grotte, elle est aussi le point de départ d’une formidable enquête scientifique pour tenter de comprendre qui étaient ces premiers habitants à fouler le sol européen, lointains ancêtres de notre espèce homo sapiens.

Tautavel, 5 novembre 2024. Christian Perrenoud, responsable du site archéologique et des fouilles. © Jc Milhet / Hans Lucas / Jean-Christophe Milhet

Même si la grotte de Tautavel n’est plus tout à fait telle que les humains préhistoriques l’ont connue, on comprend d’emblée en accédant au site escarpé qui domine la vallée de la rivière Verdouble, pourquoi ce lieu a été occupé au moins à 55 reprises (de quelques semaines à plusieurs mois) sur une période de 600 000 ans. Poste d’observation sur la faune et la flore de toute la vallée, cours d’eau sillonnant au pied de l’abri, acoustique exceptionnelle grâce aux falaise […] Lire la suite

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