mercredi, décembre 17

« C’est sûr, nous savons désormais qu’il va y avoir une nouvelle vague de licenciements l’an prochain car nous n’avons pas suffisamment de financements. » De retour de New York, où elle a rejoint, fin novembre, sa fédération du personnel pour échanger avec les dirigeants onusiens et les pays membres, Nathalie Meynet, présidente du conseil du personnel du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), accuse un moment de fatigue. « On a licencié un quart des effectifs (5 000 contrats) et on va devoir en couper plus encore, et ce, sans savoir jusqu’où cela ira, explique-t-elle en soupirant. L’anxiété est énorme. » Comment l’organisation va-t-elle se relever de ces licenciements, et continuer d’assurer ses missions ?

A l’instar d’autres fonds et programmes onusiens, comme le Programme alimentaire mondial (PAM) ou le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), le HCR, qui dépend de donateurs, a subi de plein fouet la décision en ce début d’année de l’administration Trump de geler, retarder ou couper le financement américain. « Les coupures de postes se sont faites dans des conditions assez violentes. En quelques semaines, le personnel national sur le terrain s’est retrouvé sans travail, sans assurance-maladie », détaille-t-elle, en mettant cependant au crédit du haut-commissaire d’avoir essayé de préserver les emplois en cherchant d’autres sources de financement.

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Au vu de la brutalité du choc, les mesures d’atténuation sont faibles, même si les syndicats ont depuis négocié des préavis un peu plus longs. Des départs volontaires sont, dans la mesure du possible, également privilégiés, même si la casse sociale est bien là. A l’Organisation mondiale de la santé (OMS), frappée par le retrait américain, ce sont 2 371 fonctionnaires (sur 9 401 au total) qui sont déjà partis ou vont partir entre les mois de janvier 2025 et de juin 2026. Sur cet ensemble, 45 % environ quittent ou ont quitté l’organisation parce qu’ils ont atteint l’âge légal de la retraite, ont démissionné, pris une retraite volontaire anticipée, ou vu leur contrat temporaire non renouvelé.

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