L’échéance arrive à grands pas. Ce mardi 5 novembre, les États-Unis éliront leur nouveau président: Kamala Harris ou Donald Trump succédera alors à Joe Biden. Si comme en France les citoyens américains se rendent aux urnes pour voter, ce n’est pourtant pas à eux qu’il reviendra de faire le choix final.
Outre-Atlantique, le président est élu au suffrage universel indirect. Le vote populaire a donc pour but de désigner de grands électeurs qui seront, quant à eux, chargés de désigner le nouveau chef d’État.
D’anonymes à membres du collège électoral national
Les grands électeurs américains, au nombre de 538 et répartis sur les 50 États fédérés, font partie de ce que l’on appelle le collège électoral. Élus locaux (d’envergure ou non) et « simples » sympathisants, ils sont directement nommés par les partis démocrate et républicain lors des conventions nationales organisées l’été précédant l’élection: en juillet pour les républicains et en août pour les démocrates. Tout comme les personnes investies d’une charge de confiance ou de profit, les sénateurs et représentants au Congrès ne peuvent pas être nommés grands électeurs.
Tous les États ne possèdent pas le même nombre de grands électeurs. Ce chiffre varie en fonction de la concentration de population sur les différents territoires et donc de leurs représentants aux différentes chambres constituant le Congrès. Chaque État possède deux sénateurs et un nombre de députés proportionnel à la population.
Autrement dit, plus un État sera peuplé, plus le nombre de grands électeurs sera important. En Californie par exemple, il existe 54 grands électeurs pour 39 millions d’habitants. À l’inverse, dans le Wyoming, on dénombre seulement 3 grands électeurs pour un peu plus de 586.000 habitants.
Comment se déroule le vote?
L’élection du nouveau président américain s’effectue alors en deux temps. Ce mardi 5 novembre, les citoyens de chaque État désignent, entre Kamala Harris et Donald Trump, le candidat qu’ils souhaitent voir gouverner: c’est le vote populaire.
Le candidat à la présidentielle le plus représenté dans un État remporte l’intégralité des grands électeurs de cet État selon le principe nommé « winner takes all » (comprenez « le gagnant emporte tout » en français). Cette règle est la même pour tous les États, exception faite du Maine et du Nebraska; deux territoires dans lesquels les grands électeurs sont répartis dans un camp plutôt que dans un autre par la proportionnelle.
Ensuite, le 17 décembre prochain, les grands électeurs de chaque État voteront soit pour Kamala Harris, soit pour Donald Trump. Le candidat qui remportera l’élection sera celui qui obtiendra 270 grands électeurs sur les 538 au total. S’il est attendu que les grands électeurs votent pour le candidat de leur parti politique, il n’existe en revanche aucune obligation à cela. Il n’est donc pas improbable (mais cela demeure particulièrement rare) qu’un grand électeur se rallie à la dernière minute pour l’autre camp.
Ces spécificités qui rendent l’élection américaine si complexe
Un candidat peut ainsi être élu sans obtenir la majorité du vote populaire, en témoigne le dernier exemple en date: l’élection de Donald Trump, en novembre 2016. Lorsque la candidate démocrate Hillary Clinton comptabilisait 65.853.514 voix au vote populaire, Donald Trump n’en comptabilisait « que » 62.984.828. Malgré cela, le républicain avait obtenu le soutien de 304 grands électeurs. « Winner takes all » oblige, l’homme d’affaires avait remporté la course à la Maison Blanche.
Le dépouillement des votes aura lieu au début du mois de janvier 2025 à Washington lors d’une séance du Congrès et juste avant l' »Inauguration Day » fixé, chaque année, le 20 janvier. En cas d’égalité parfaite, ce sera à la Chambre des représentants de trancher. Une configuration qui n’a eu lieu que deux fois dans l’Histoire: en 1800 et en 1824.
Article original publié sur BFMTV.com