jeudi, décembre 18

La petite école est toujours là, mais les vignes ont reculé. A Villeneuve, dans le Blayais (Gironde), les cicatrices sont visibles. Celle d’un accident survenu il y a plus de dix ans, qui a précipité la petite commune sous le feu des projecteurs. Ce jour de mai 2014, dans la cour, des élèves et leur institutrice sont pris de maux de tête et de nausées. Des châteaux voisins viennent de pulvériser des pesticides sur les parcelles jouxtant la cour de récréation. Les enfants sont mis sous surveillance sous le préau, leur enseignante est hospitalisée. « Les effets connus des fongicides identifiés sont concordants avec les symptômes décrits », notent les services de l’Etat.

Comme le révèle la cartographie publiée jeudi 18 décembre par Le Monde et un collectif de chercheurs, une école sur quatre est soumise, comme celle de Villeneuve, à une « pression pesticide » forte. En Gironde, où cette proportion grimpe à une école sur trois, des établissements en première ligne en ont déjà subi les conséquences. Et tiré des leçons.

A Léognan, au sud de Bordeaux, la grande proximité entre les ceps et le terrain de sport du groupe scolaire Jean-Jaurès a déclenché, il y a une dizaine d’années, une discorde durable entre parents d’élèves et viticulteurs. A l’époque, plusieurs épisodes cristallisent les tensions – la présence de tracteurs dans les vignes le jour d’une kermesse, l’épandage de pesticides par avion autorisé par la préfecture, vivement contesté puis annulé –, et le conflit s’embrase.

« Omerta » et « délations »

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