La mobilisation des agriculteurs va se poursuivre. La FNSEA prévoit de mobiliser de nouveau les agriculteurs, « partout en France », les 9 et 10 décembre, a déclaré vendredi 29 novembre Arnaud Rousseau, le président du syndicat agricole majoritaire. Cette nouvelle vague d’actions se fera « autour du revenu, autour de la relation avec le prix de nos produits, notamment dans le cadre du début des relations commerciales, de la négociation avec les distributeurs. Et donc nous serons en action », a-t-il dit sur RMC.
« On sera le lundi et le mardi de cette semaine-là [9 et 10 décembre], avec l’objectif qu’on puisse conclure notre cycle [de manifestations] avec une rencontre avec le premier ministre (…). On a besoin que des résultats concrets soient au rendez-vous », a-t-il ajouté.
La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, doit recevoir vendredi FNSEA et JA, puis le Mouvement de défense des exploitants familiaux et la Coordination rurale, pour « avancer sur des mesures concrètes qui visent à simplifier le quotidien » des agriculteurs, selon le ministère. La Confédération paysanne, qui demande aussi un meilleur revenu et des simplifications administratives sans toutefois contester les normes et leur contrôle, sera reçue « dans les prochains jours ».
Les syndicats reçus vendredi au ministère de l’agriculture
Après leur mobilisation historique du début d’année, les syndicats agricoles ont lancé à la mi-novembre un nouveau mouvement de protestation, en ordre dispersé mais avec en commun la revendication d’un meilleur revenu et l’opposition au projet d’accord de libre-échange UE-Mercosur.
La FNSEA, alliée avec les Jeunes Agriculteurs (JA), a organisé sa mobilisation en trois temps, consacrés d’abord au Mercosur, puis cette semaine au sujet des normes et de la « simplification » administrative, avant de passer aux revenus, dans dix jours.
Alors qu’une menace de censure par l’extrême droite pèse sur le gouvernement Barnier, la FNSEA redoute un nouvel à-coup politique et a encouragé ses adhérents à se rapprocher de leurs députés. « Depuis près d’un an, (…) on a obtenu un certain nombre de choses. Mais la dissolution et la menace aujourd’hui qui pèse sur le gouvernement nous laissent à penser qu’un certain nombre des avancées qui ont été annoncées ne seront pas forcément au rendez-vous. C’est le cas, par exemple, des prêts de trésorerie sur lesquels la ministre a fait des annonces il y a trois semaines », a estimé Arnaud Rousseau.
« La couleur du gouvernement m’importe peu. Ce qui compte, c’est le résultat pour l’agriculteur. (…) S’il y a une motion de censure et que le gouvernement Barnier tombe, ça veut dire que, pour les agriculteurs qui depuis près d’un an attendent des choses concrètes, à nouveau, on recommence à zéro. Ce n’est pas tenable », a-t-il redouté, ajoutant : « Si on doit encore attendre un prochain gouvernement pour avoir des décisions, pour nous, ce n’est pas tenable. »
Qu’est-ce que l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur ? Comprendre en trois minutes
Moins d’un an après des mobilisations massives, de nombreux agriculteurs français font à nouveau entendre leur ferme opposition à la signature d’un traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, alliance commerciale entre l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, le Paraguay et la Bolivie.
L’objectif de ce traité, en discussion depuis plus de vingt ans, est de faciliter les échanges commerciaux entre ces pays et l’Europe en supprimant quasi totalement les droits de douane. Sauf que ces produits ne sont pas soumis aux mêmes normes que dans l’UE.
Pour les agriculteurs, cela signifierait l’arrivée sur le marché européen d’une concurrence déloyale. Pour cette raison, et aussi pour des raisons écologiques, plusieurs pays européens – dont la France – s’opposent à la signature de cet accord en l’état.
Dans cette vidéo, nous revenons sur les raisons qui poussent les agriculteurs français à rejeter l’accord UE-Mercosur. Et pour en savoir plus, nous vous invitons à lire le décryptage ci-dessous.
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