lundi, janvier 6
Claude Allègre, à Paris, le 8 septembre 2009.

Combien de fois a-t-on décroché le téléphone pour l’entendre grogner, sans préambule, de cette voix qui boxait les mots et précipitait la syntaxe : « Vous n’avez rien compris ! » Suivaient une engueulade, un plaidoyer, un cours magistral, ou les trois à la fois. Claude Allègre n’appellera plus. Il est mort samedi 4 janvier, a annoncé son fils à l’Agence France-Presse. Il avait 87 ans.

Etonnant et détonant personnage. Broussailleux et inventif, péremptoire et rigolard, aussi agaçant qu’attachant, réformateur que gaffeur, volontaire que volcanique. Assénant ses vérités jusqu’à la mauvaise foi, iconoclaste par principe, brutal par conviction. Rebelle, mais doté d’un solide appétit de pouvoir, toujours fonçant, fustigeant et ferraillant, toujours à l’étroit, dans les conventions comme dans son costume. « Je ne crois pas aux réformes qui se font dans le consensus » était son credo. Pour le meilleur, parfois pour le pire, il en fit sans cesse la démonstration, dans sa vie de scientifique comme dans celle de ministre.

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