lundi, octobre 21

La Cour de cassation examinera ce mardi 21 octobre le pourvoi de cinq militants indépendantistes kanak dont leur leader Christian Tein, qui contestent leur détention en métropole alors qu’ils sont soupçonnés d’avoir joué un rôle dans les troubles en Nouvelle-Calédonie.

Le pourvoi en cassation porte « particulièrement sur la décision des juges de Nouméa d’exiler les mis en examen sans qu’il y ait eu de débat contradictoire, et sur les conditions dans lesquelles a été réalisé le transfert », a expliqué à l’AFP l’un de leurs conseils, Me François Roux.

« Pour beaucoup, ce sont des pères de famille, ils sont coupés de leurs enfants », a fait valoir l’avocat.

Les décisions de la plus haute juridiction judiciaire française devraient être rendues rapidement.

Le transfert fin juin en métropole de ces cinq militants avait été organisé de nuit au moyen d’un avion spécialement affrété, selon le procureur de la République de Nouméa Yves Dupas, qui avait argué de la nécessité de poursuivre les investigations « de manière sereine ».

« Des conditions inhumaines » de transport

Me Roux a dénoncé « des conditions inhumaines » de transport: « Ils ont été sanglés à leurs fauteuils et menottés pendant tout le transfert, même pour aller aux toilettes, avec interdiction de parler ».

Au total, sept militants de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), l’organisation accusée par le gouvernement d’être derrière les émeutes, sont actuellement incarcérés – cinq dans différentes prisons de l’Hexagone, deux en Nouvelle-Calédonie. Parmi les détenus en métropole figure Christian Tein, le dirigeant de la CCAT désigné fin août président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS).

Ils sont mis en examen notamment pour complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme, destruction en bande organisée du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime.

Deux militantes de la CCAT dans un premier temps emprisonnées ont depuis été assignées à résidence en métropole.

Christian Tein, incarcéré à Mulhouse (Haut-Rhin), est soupçonné d’avoir orchestré les violences, d’une ampleur inédite depuis les années 1980, qui ont éclaté le 13 mai contre une réforme électorale accusée par les indépendantistes de marginaliser la population autochtone kanak. Treize personnes, dont deux gendarmes, ont été tuées et les dégâts sont estimés à plusieurs milliards d’euros.

Le leader kanak, né en 1968, a toujours nié avoir appelé à la violence, estimant être un « prisonnier politique ».

Article original publié sur BFMTV.com

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