mardi, juillet 2

Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, place à des rééditions avec le compositeur algérien Ahmed Malek, le guitariste sud-africain Madala Kunene et les orchestres d’étudiants congolais en Belgique.

« Thème Djalti », d’Ahmed Malek (feat. Aïda Guéchoud)

On le surnomme « l’Ennio Morricone algérien ». Né en 1931 à Bordj Al-Kiffan, à l’est d’Alger, et mort en 2008 dans la capitale, le compositeur Ahmed Malek est l’auteur de nombreuses musiques de films à partir des années 1970, dont les bandes originales des trois premiers longs-métrages du réalisateur Merzak Allouache (Omar Gatlato en 1976, Les Aventures d’un héros en 1978 et L’Homme qui regardait les fenêtres en 1986).

Après lui avoir consacré une première compilation en 2016, le label allemand Habibi Funk récidive avec l’album Musique originale de films (volume 2), disponible depuis le 21 juin en vinyle, CD et numérique. On y trouve treize titres, tour à tour graves ou légers, qui oscillent entre jazz, funk, bossa-nova, reggae et folklore algérien. « Je n’ai pas choisi la musique, c’est la musique qui m’a choisi », disait Ahmed Malek.

« Vumela Abaphani », de Madala Kunene

Né en 1951 à Durban, Madala Kunene a fabriqué sa première guitare à l’âge de 7 ans, à partir d’une boîte d’huile pour la caisse de résonance et de boyaux de poisson pour les cordes. Repéré par de « vrais » musiciens, il va commencer par jouer au côté de sommités comme le guitariste Robert « Doc » Mthalane, le saxophoniste Winston « Mankunku » Ngozi et la chanteuse Busi Mhlongo, avant de sortir son premier album, simplement intitulé Madala Kunene, en 1990.

Plus de trente ans plus tard, le label britannique Bella Union en propose la première réédition en vinyle, parue fin mai sous le nom de 1990 : The Hidden Years Recording. Y figurent sept morceaux, inspirés de chansons traditionnelles, de comptines et des rêves de l’artiste, qui mélangent le folklore zoulou au blues des townships dans un style baptisé « madala-line » par son créateur.

« Suena Suena », de l’Orchestre Afro Negro

Dans les années 1960, après l’indépendance de nombreux pays africains et notamment de la République démocratique du Congo (RDC), la Belgique invite des jeunes de son ancienne colonie à poursuivre leurs études dans ses universités. Ces étudiants seront à l’origine de groupes de musique qui, encouragés par le producteur Nikiforos Cavvadias – lui-même issu du label Ngoma, à Léopoldville (actuelle Kinshasa), avant de s’installer à Bruxelles –, vont souffler un vent de rumba congolaise sur le « plat pays ».

Ces orchestres ont pour noms Afro Negro, Ebuka Ebuka, Ye Ye National, Ba Bolinga, Los Nickelos… et font depuis mi-avril l’objet d’une compilation, Les Belgicains – Na Tango Ya Covadia 1964​-​70, disponible en vinyle, CD et numérique chez le label belge Covadia, fondé à l’époque par « Niki » pour enregistrer et diffuser ces groupes.

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Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.

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