lundi, juillet 1

Comme six autres accusés, Cathy Châtelain refusait depuis plus d’un mois de comparaître devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône. Cette surveillante pénitentiaire, qui s’est vendue en 2017 à une bande criminelle corse, a reparu, vendredi 28 juin, dans le box de la cour d’assises pour écouter le verdict, tête baissée.

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Cette mère de cinq enfants est condamnée à vingt-trois ans de réclusion criminelle pour sa participation aux assassinats de Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini, exécutés le 5 décembre 2017 devant l’aérogare de Bastia-Poretta.

Outre une interdiction définitive d’exercer toute fonction publique, la cour lui a imposé un suivi sociojudiciaire pendant cinq ans après sa libération avec une obligation de soins. Cette peine complémentaire traduit l’inquiétude des jurés sur cette femme sans histoires qui s’est toujours revendiquée membre du clan, sa « famille » disait-elle.  « La Parisienne comme moi qui arrive en Corse, qui ne parle pas corse et qui rentre dans un truc comme ça, c’est fort quand même », se vantait-elle dans le bureau du juge d’instruction. Après le double assassinat, elle était encore prête à empoisonner une figure du banditisme insulaire dans sa cellule de la prison de Borgo.

Condamnations signifiées dans les geôles

Christophe Guazzelli, 32 ans, celui qui, sous un masque de cinéma modifiant totalement ses traits, a tiré sur deux ennemis jurés, échappe à la perpétuité requise lundi 24 juin contre lui ; il est condamné à trente ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de vingt ans. Son frère, Richard Guazzelli, de deux ans son aîné, son chauffeur sur la scène de crime, selon l’accusation, s’est vu infliger vingt-cinq ans de réclusion avec une sûreté de seize ans. Des condamnations qui leur ont été signifiées par la greffière dans les geôles du palais de justice d’Aix-en-Provence du fait de leur refus de comparaître.

Christophe Andreani, l’ami de toujours, prêt à tout pour les frères Guazzelli, a été condamné à vingt-cinq ans de réclusion tout comme le Marseillais Abdel-Hafid Bekouche, décrit par l’accusation comme membre d’un « quatuor criminel ». Même peine de vingt-cinq ans de réclusion pour Ange-Marie Michelosi, un autre « orphelin » qui, lui aussi, avait juré de se venger du clan opposé dirigé par Jean-Luc Germani, auquel il prêtait l’assassinat de son père, figure du banditisme de Corse-du-Sud, en 2008.

Dans ce scénario criminel de vengeance que les enquêteurs ont décrypté à travers la lecture de 3 000 messages échangés entre les accusés, Ange-Marie Michelosi est celui qui a recruté la gardienne de prison. « Et les renseignements qui ont permis la mort des gens, j’en suis fier », se targue-t-il quelques heures après le double assassinat. Pour l’aide logistique et la mise à disposition de son avion privé, Jaouad Sebbouba a été condamné à vingt ans de réclusion. Son père, Ali Sebbouba, a été assassiné, en mai 2022, dans le sillage de cette affaire.

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