Depuis le 25 mars, il suffit de quelques mots saisis dans ChatGPT pour faire surgir des paysages oniriques, des ciels aux teintes pastel et des visages ronds aux grands yeux expressifs. Cette magie visuelle repose sur une nouvelle fonction de génération d’images, dopée à la dernière version du modèle de langage de l’IA, GPT-4o. Très vite, les internautes s’en sont emparés pour détourner l’outil et recréer – ou plutôt pasticher – l’univers graphique du Studio Ghibli, célèbre pour les chefs-d’œuvre animés de Hayao Miyazaki.
En un éclair, une esthétique s’est imposée : celle du Studio Ghibli, avec ses collines bucoliques, ses nuages moelleux comme du coton, ses enfants égarés dans les herbes hautes. D’après le site américain Know Your Meme, c’est un ingénieur américain, Grant Slatton, qui aurait donné le coup d’envoi de cette mode en postant sur les réseaux une simple photo de famille transformée « à la Ghibli ». L’image a fait le tour du monde. Le reste a suivi : célébrités, influenceurs, politiciens… jusqu’à Emmanuel Macron lui-même, qui s’est prêté au jeu de la « ghiblisation ».À LIRE AUSSI Le Web s’enflamme pour ChatGPT qui imite Miyazaki, pour le meilleur et pour le pire
L’enthousiasme a été immédiat. Mais, comme souvent, l’émerveillement a vite laissé place aux questions. Pillage ou hommage ? Et à quel prix ? Pour en parler, Le Point a rencontré le cinéaste Léo Favier, auteur du documentaire Miyazaki, l’enchanteur, qui a été diffusé sur Arte. Connaisseur […] Lire la suite
