mardi, janvier 14

ÉTATS-UNIS – Une maison de 250 mètres carrés, meublée, 29 500 dollars par mois, dans le quartier huppé de Bel-Air à Los Angeles. Cette annonce publiée sur le site Zillow, qui répertorie les logements disponibles à la location ou à l’achat aux États-Unis, pourrait presque paraître anodine. En réalité, le prix de ce bien a explosé depuis quelques jours, plus exactement depuis les incendies qui ravagent la cité des Anges.

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C’est le journaliste David Wagner, du média local LAist, qui a repéré cette annonce et découvert que le prix de la location avait augmenté de 86 % depuis septembre 2024. Il y a à peine six mois, la maison était louée à 15 900 dollars. Et ce n’est pas la seule annonce dans ce cas.

Dans une autre enquête, le New York Times a aussi dévoilé que les prix de certains appartements ou maisons avait drastiquement augmenté en quelques jours : de 15 % pour un cinq-chambres à Century City et même jusqu’à 64 % pour un appartement d’une chambre dans le quartier de Venice, près de l’océan.

« Vous pouvez sûrement vous faire beaucoup d’argent »

« C’est complètement fou », a raconté une habitante évacuée, Maya Lieberman, à l’AFP. « Nous avons déposé une demande pour une maison à Venice qui était annoncée à 17 000 dollars par mois, et ils nous ont dit que si nous ne payions pas 30 000 dollars, nous ne l’aurions pas. » « Ils m’ont dit qu’ils ont des gens prêts à surenchérir, et à payer cash », affirme-t-elle.

De fait, des milliers de personnes ont perdu leur maison ou leur commerce dans ces incendies ravageurs. Toutes cherchent à se reloger, certaines n’ont plus que les vêtements qu’ils portaient le jour de l’évacuation à se mettre sur le dos. C’est dans ce contexte que certains agents immobiliers et propriétaires ont choisi de profiter de la situation.

Une agente immobilière s’occupant de la maison de Bel-Air ne l’a pas caché, ce sont bien les incendies qui ont frappé Pacific Palisades et Atladena qui l’ont poussé à convaincre la propriétaire d’augmenter le prix. « Quand les événements sont arrivés, je lui ai dit… les gens sont désespérés, vous pouvez sûrement vous faire beaucoup d’argent », a-t-elle expliqué à David Wagner.

150 000 personnes évacuées

Pourtant, le gouverneur de Californie Gavin Newsom a interdit le « price gouging », c’est-à-dire le gonflement des prix, pendant la crise. Une hausse supérieure de 10 % sur les courses, l’essence, ou encore l’immobilier est ainsi interdite sous peine d’un an de prison et plusieurs milliers de dollars d’amende. Le site officiel de Los Angeles permet de signaler les abus.

Lorsque le journaliste David Wagner a demandé à l’agente immobilière responsable de la Maison à Bel-Air si elle connaissait l’interdiction du price gouging, elle simplement répondu : « Offre et demande. » Plus tard, l’annonce en question a été retirée sur site Zillow, comme l’a constaté le reporter.

Depuis les incendies, environ 150 000 personnes ont dû fuir leur logement. Outre les stars et les propriétaires de plusieurs maisons, des familles plus modestes ont tout perdu. L’explosion des prix et les difficultés à se reloger ne font que s’ajouter à leur détresse, dans un marché déjà très saturé et devenu inaccessible pour bon nombre de ménages depuis plusieurs années.

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