samedi, mai 18
Antoine Dupont, lors du match entre le Stade toulousain et les Harlequins, à Toulouse, le 5 mai 2024.

Dimanche 5 mai, à l’issue de la rencontre qui les envoie en finale de la Champions Cup, les joueurs du Stade toulousain sont restés longtemps à fouler la pelouse baignée de soleil. Pour saluer leurs adversaires du jour, les Londoniens des Harlequins ; se regrouper comme à leur habitude autour de leur manageur général Ugo Mola ; et, surtout, saluer les 32 494 spectateurs qui avaient pris place dans les tribunes du Stadium, ivres de joie après la victoire (38-26).

En renouant, quatorze ans après, avec un match joué dans le stade habituellement réservé au football, les Rouge et Noir se sont qualifiés pour leur huitième finale européenne, trois ans après celle gagnée face à La Rochelle, année lors de laquelle le club avait réalisé le doublé Champions Cup-Top 14.

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Donnés favoris face à l’actuel cinquième du championnat anglais – le 17 décembre dernier, les Toulousains s’étaient largement imposés (47-19) face aux Harlequins en phase de poules – les Toulousains Rouge ont mis du temps à assurer la victoire. Après la pause, alors qu’ils menaient 31 à 12, les Anglais sont revenus à cinq petits points.

« J’ai la sensation qu’on a voulu plus gérer que jouer. Et ça, on ne sait pas trop le faire, c’est une leçon à retenir pour la suite », déclarait Ugo Mola à l’issue de la partie. A ses côtés, Antoine Dupont, capitaine et auteur de deux essais, savourait modestement. « On a su rebondir en milieu de seconde période. Par moments, il y a une certaine osmose, mais il y a aussi des choses simples que l’on exécute assez mal », ajoutait le demi de mêlée international.

Cette osmose s’est concrétisée en première période par cinq essais inscrits, parfois au bout de splendides actions collectives. Au retour des vestiaires, peut-être trop coincés dans cette gestion qu’ils ne maîtrisent pas, Dupont et les siens ont vu les Anglais revenir sur leurs talons.

« Approche holistique »

« Il faut toujours trembler un peu, sinon c’est pas marrant », ironisait Jean Bouilhou, l’entraîneur du paquet d’avants toulousains. « L’équipe est jeune, elle fait des erreurs, et Toulouse, c’est le top européen », commentait, pour sa part, Billy Millard, directeur sportif du club londonien, préférant insister sur « l’approche holistique » qu’il mène avec son équipe et pour le rugby anglais en général.

L’holistique, c’est aussi le domaine de Daniel Herrero, l’ancien entraîneur de Toulon, aujourd’hui écrivain et consultant pour Sud Radio. « Parfois, comme en première mi-temps, on a l’impression que l’on se rapproche d’un jeu sensationnel, de quelque chose de jamais vu », estimait, dans les entrailles du Stadium, le colosse poète et philosophe. « Cette équipe allie parfois la pureté dans l’engagement, la volonté de construire, le respect des schémas prosaïques et une adaptation à tous les environnements », juge-t-il.

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