- Les baleines sont les plus gros mammifères du monde.
- Ces animaux marins ont un rôle essentiel dans l’équilibre des océans.
- Pourtant, certaines espèces sont menacées d’extinction.
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Notre planète
À 4.000 km de la métropole, perdu dans l’Atlantique nord, l’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon est l’endroit idéal pour observer les baleines. Tous les ans, au mois de juin, c’est ici que celles que les habitants appellent les doux géants des mers viennent pour se nourrir. Mais pour les admirer, il faut un bateau. En s’éloignant des côtes, on peut alors apercevoir leur ballet aquatique. Après quelques minutes de navigation apparaît au loin un rorqual commun, deuxième plus grand mammifère marin après la baleine bleue.
Mesurant 20 mètres de long, il peut rester en plongée jusqu’à 20 minutes et atteindre des profondeurs de 500 mètres. Et c’est aussi la plus rapide des grandes baleines. « Il suffit de voir comment elle est effilée. On voit tout de suite que c’est fait pour la vitesse »
, décrit Roger Etcheberry, le capitaine du bateau, dans la vidéo en tête de cet article. Vitesse de pointe sous l’eau : 40 km/h. Dans l’archipel, on peut aussi apercevoir des baleines à bosse. On les distingue à leur levée de queue au moment de plonger et à leurs sauts spectaculaires.
Ces cétacés sont les plus gros mammifères de la planète. Ils sont tellement immenses qu’ils peuvent stocker tout au long de leur vie des quantités phénoménales de carbone, jusqu’à 1.500 fois plus qu’un arbre. Les plus gros spécimens peuvent atteindre 30 mètres de long et peser 130 tonnes, l’équivalent d’un troupeau d’éléphants. Et leur chant est si puissant qu’il peut faire vibrer la coque d’un bateau et se propager sur des centaines de kilomètres sous l’eau.
Un animal qui a frôlé l’extinction
Tous les ans, à la même période, les baleines reviennent au même endroit, « à quelques kilomètres près. C’est vraiment comme si elles avaient un GPS. Comme quoi, on n’a rien inventé »
, souligne Roger Etcheberry. Dans sa base de données, ce naturaliste amateur a classifié plus de 15.000 photos de queues de baleines à bosse aperçues dans l’archipel. Cette partie de leur corps est, en quelque sorte, leur carte d’identité. Poser une balise sur une baleine étant très compliqué, ce travail permet de connaître leurs déplacements et de suivre l’évolution de leur population.
Car dans les années 1950, il ne restait que 450 baleines à bosses dans le monde. Et ce n’est pas la seule à être menacée sur la planète. Depuis 1986, un moratoire mondial interdit la chasse à la baleine pour permettre aux espèces de se reconstituer. Mais le Japon, la Norvège et la Finlande persistent. Or, ces animaux ont un rythme de reproduction très lent et sont confrontés à d’autres risques, comme les collisions avec les navires (nouvelle fenêtre), les filets de pêche ou encore la pollution.
Protéger les baleines, c’est maintenir un équilibre des écosystèmes nécessaire à la préservation de la santé de la nature et des humains. Les excréments de baleines sont très riches en fer et en azote, une source essentielle de nourriture pour les organismes marins. Par conséquent, moins de baleines, c’est aussi moins de poissons. Si les océans continuent de se réchauffer, certaines espèces disparaîtront dans à peine 50 ans.