- De nombreux jeunes rapportent un coût de la vie sociale de plus en plus élevé.
- Il s’agit de la « friendflation », anglicisme pour qualifier l’impact de l’inflation sur les relations amicales.
- En France, de nombreux foyers sont également touchés et se privent d’occasions de voir leurs amis.
Si vous ressentez directement l’inflation quand vous faites vos courses ou que vous organisez des vacances, la hausse du coût de la vie peut aussi avoir des effets qui se constatent davantage sur le long terme. C’est le cas, par exemple, de la « friendflation »
, nouvel anglicisme tout droit arrivé des États-Unis pour qualifier le coût de plus en plus cher des amitiés, notamment à travers les anniversaires, pots de départ, pendaisons ou dépendaisons de crémaillère, mariages, etc. Un sondage américain portant sur 1.000 individus, publié par BadCredit en 2024, avait conclu que ceux-ci dépensaient 335 euros par mois en moyenne pour leur vie sociale. La moitié des personnes interrogées considéraient que garder des liens d’amitié coûtait cher.
Le sondage déterminait que, parmi les répondants, les plus jeunes étaient ceux qui estiment le plus avoir négligé des amitiés à cause du coût de la vie (44% de génération Z contre 23% de boomers) et qu’ils estiment également avoir restreint leur vie sociale pour faire des économies dans le but de payer des grosses dépenses, comme un prêt (74% chez la génération Z contre 49% chez les boomers). Toute génération confondue, un sondé sur 10 a déclaré avoir mis fin à une amitié, car celle-ci leur coûtait trop cher. Le sondage soulignait par ailleurs que les jeunes de la génération Z et des millenials étaient les plus dépensiers dans leur budget alloué à leur vie sociale, contrairement à ceux de la génération X et des boomers.
En France, 15% des ménages les plus pauvres affectés par la « friendflation »
Les Français ne sont pas épargnés par la friendflation
, a révélé l’Observatoire des inégalités en octobre 2024. L’association a estimé que 15% des ménages se privent d’aller boire un verre ou manger un repas avec des amis une fois par mois, contre 0,6% des ménages les plus aisés. Un écart qui se creuse encore plus pour les loisirs réguliers (nouvelle fenêtre) : 33% des plus pauvres s’en privent contre 1,9% des plus riches.
Un des facteurs de la friendflation
serait la surenchère dans les expériences sociales. Dans un article du Financial Times
(nouvelle fenêtre), la chercheuse et autrice Elizabeth Currid-Halkett explique que, après la crise de 2008, les classes sociales les plus aisées ont changé leur mode de consommation pour le tourner davantage vers les « expériences »
, comme des dîners ou des vacances luxueuses. Un phénomène qui s’est ensuite étendu globalement dans la population, peu importe les revenus. Dans ce même article, le journal britannique rapporte que, selon un sondage de CreditSpring, un mariage coûterait en moyenne 520 euros par invité.




