vendredi, octobre 25

La mairie de Glomel, dans les Côtes-d’Armor, est recouverte de tags, avec des inscriptions visant les élus.
Le projet d’extension d’une mine d’andalousite, un minerai rare et très prisé, divise la commune.
Une équipe de TF1 s’est rendue sur place.

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Le 13H

« C’est marqué corruption, en lettres rouges, rouge sang« , montre le maire de Glomel devant son hôtel de ville recouvert de tags, avec un message pointant du doigt les élus. « ‘Je donnerais ma vie pour Imerys’, signé ‘notre élue‘ », lit Bernard Trubuilt, avant de poursuivre : « Ça vise apparemment une de mes adjointes. Je trouve que c’est assez malhonnête et assez lâche de mettre des inscriptions comme ça sur des lieux publics« . 

Les auteurs de ces dégradations reprochent à la municipalité des Côtes d’Armor de soutenir le projet d’extension de la mine du village. Un sujet brûlant, rares sont les habitants à accepter de répondre à notre équipe. Ceux qui le font ne comprennent pas cet acte. « C’est lamentable de voir ça, je trouve« , lâche une femme dans le reportage du JT de TF1 à retrouver en tête de cet article. « Imerys, c’est important, ça fait vivre le bourg« , souligne un autre. 

Un projet synonymes d’emplois, mais gourmand en eau

Imerys, c’est l’entreprise qui exploite la mine. Elle n’a pas souhaité nous ouvrir ses portes, mais nous a fourni des images du site de Glomel (capture ci-dessous). Depuis les années 1970, elle extrait ici un minerai rare, de l’andalousite, très prisé des industriels pour sa forte résistance aux hautes températures, notamment pour rendre la céramique et le verre plus solides. Pas moins de 25% de la production mondiale sort de cette usine, qui emploie 120 salariés. 

TF1

Un acteur économique essentiel pour le maire. « Ça crée des emplois, mais des emplois aussi indirects, souligne Bernard Trubuilt. Il y a 80 prestataires au niveau des Côtes-d’Armor qui travaillent avec la carrière, et 200 au niveau de la Bretagne« . 

La mine souhaite s’étendre et ouvrir une nouvelle fosse, car les gisements actuels manquent de ressources. Un projet validé par la préfecture en juin dernier. Mais cette exploitation n’est pas sans conséquences. Isabelle habite à 500 mètres de la carrière. « Ce n’est pas vraiment que ça me gêne, mais c’est vrai que là où on habite, on entend le bruit, donc les camions« , assure-t-elle. Et trois à quatre fois par semaine, une sirène retentit pour annoncer un tir de mine. 

La majorité des riverains s’y sont habitués. Les opposants au projet dénoncent plutôt la grande consommation en eau de la carrière. « Le problème de ces carrières, c’est qu’elles se trouvent en tête de deux bassins versants, pointe Jean-Yves Jégo, co-président de l’association « Douar Bev ». Le centre Bretagne, on en parle souvent comme étant le château d’eau de la Bretagne, et cette ressource est en tension. Elle est appelée à se raréfier en plus dans les années à venir« . 

L’entreprise française réfute ces allégations. « Le projet d’ouverture de la fosse 4 a fait l’objet d’une évaluation environnementale détaillée, nous fait-elle savoir. Les conséquences sur l’environnement sont limitées et temporaires. Et le bilan final du projet est positif ». Un projet pour l’instant en suspens, car un recours a été déposé par une association environnementale. Il sera étudié dans les prochaines semaines.


La rédaction de TF1info | Reportage Irvin Blonz, Aurélie Jansens, Tara Lagoutte

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