- Cette décision de justice, qui fera réagir tous ceux qui ont un chat, fera-t-elle jurisprudence ?
- Dominique Valdès a été condamnée à payer 1.250 euros de dédommagement à cause de son chat, accusé d’avoir causé des dégradations chez le voisin.
- Regardez ce reportage du JT de TF1.
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Animaux de compagnie
Rémi a beau être un chat, il a désormais un casier judiciaire. D’ailleurs, sa propriétaire, Dominique Valdès, résidant à Agde (Hérault), lui a trouvé un nouveau surnom : « Rémi le délinquant »
, dévoile-t-elle en présentant le hors-la-loi à la caméra de TF1, dans le reportage du JT de 13H visible en tête de cet article. Cela pourrait prêter à sourire, mais l’affaire est sérieuse, puisqu’elle a effectivement été portée en justice. Le tribunal de Béziers a en effet condamné Dominique à dédommager, à hauteur de 1.250 euros, son voisin, chez qui Rémi est accusé d’avoir causé des dégradations. Une peine, en outre, assortie d’une astreinte de 30 euros, à verser chaque fois que Rémi refranchira le mur du voisin.
Des traces de pattes ont été retrouvées sur des murs dont le crépi était encore en train de sécher et Rémi aurait même fait ses besoins sur une couette, mais aussi dans le jardin dudit voisin, qui n’a pas souhaité répondre aux questions de notre équipe. « C’est ubuesque. C’est grotesque. C’est à pleurer. Je me pose des questions quant à la justice. Je me demande si elle n’a pas autre chose à faire. La loi m’oblige à être maltraitante, en fait. Parce qu’un chat, ce n’est pas fait pour être enfermé »
, réagit Dominique.
Une incompréhension que partagent, du reste, les autres voisins, eux aussi interrogés par TF1. « C’est ridicule. Moi, il
(Rémi) ne me dérange pas. Et puis, comment vous voulez garder un chat à la maison ? Ce n’est pas possible »
, commente l’un. « Il
(le voisin) n’a qu’à construire un mur de trois mètres, mais le chat passera quand même »
, souligne une autre.
Mais ce qui agace par-dessus tout Bernard Guigon, président de l’association locale de défense « Chats Viassois Bessanais », c’est que rien ne prouve avec certitude que Rémi ait lui-même causé les dégradations : « On accuse Rémi parce que c’est la voisine d’à côté, mais il y a d’autres chats errants qui vont partout, sachant que Rémi est quand même stérilisé et castré, donc il ne fait pas de dégâts et n’appelle pas d’autres chats à venir faire la fête dans sa jolie piscine qui est à l’arrière ! »
il n’empêche : Rémi est maintenant accusé, par le même voisin, d’avoir récidivé, et sa propriétaire est de nouveau convoquée au tribunal, en décembre. Elle risque cette fois une amende encore plus salée, d’un montant de 2.000 euros, avec une astreinte de 50 euros supplémentaires chaque fois que son chat pointera de nouveau le bout de sa truffe dans le jardin interdit.
Guillaume Sanchez, directeur général de la SPA, cité par Le Parisien
(nouvelle fenêtre), ne cache pas son inquiétude : « Le chat domestique, surtout dans une maison, exprime un besoin naturel de s’aventurer autour de son domaine. Si cette procédure devait faire jurisprudence, incontestablement, on pourrait redouter un coup de frein aux adoptions. Qui pourrait se lancer dans un projet d’adoption avec le risque de se voir condamner à payer des astreintes pour les déplacements de son animal ? Personne ! »









