- Depuis plusieurs mois, dans la commune de Raismes (Nord), des dizaines de véhicules sont méthodiquement désossés, avant d’être incendiés dans la forêt.
- L’endroit est aussi devenu le terrain de jeux d’individus à moto qui s’adonnent aux rodéos urbains.
- Le JT de TF1 s’est rendu sur place.
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L’inquiétant phénomène des rodéos urbains
Il faut au moins la puissance d’un tracteur agricole pour extraire le camion embourbé au milieu de la forêt, à Raismes (Nord). Le véhicule, enfin tiré d’affaires, avait été volé la nuit précédente, directement dans les locaux de la société Transvilles.« Un camion comme ça, c’est aux alentours de 80.000, 100.000 euros, tout le matériel. C’est vite un préjudice qui peut monter à 150.000, 200.000 euros »
, détaille Olivier Jaumotte, responsable du pôle ferroviaire au sein de l’entreprise.
La camionnette doit son salut aux policiers qui ont veillé sur elle toute la nuit pour empêcher les malfaiteurs de la désosser avant de l’incendier. « Qu’est-ce qu’ils veulent ? C’est tout ce qui se trouve dessus, la grue, les pièces sur le camion… Tout les intéresse. C’est un vrai trafic, et ça revient encore. C’est reparti, la preuve »
, s’insurge Jean-Marc Burny, dépanneur au sein du garage Burny.
Le maire de la commune en appelle à l’État
Il suffit de faire quelques pas dans la forêt de Raismes pour tomber sur des épaves calcinées. Depuis quelques mois, des dizaines ont été abandonnées, au grand dam des promeneurs. « À chaque fois qu’on se balade, n’importe où, on retrouve des voitures comme ça : derrière chez moi, au bout de mon rond-point… »
, énumère Christelle, une particulière.
Elle ne se sent plus en sécurité dans cette forêt, devenue le terrain de jeu d’individus à moto. Une vidéo, diffusée par le JT de TF1 dans le reportage visible en tête de cet article, filme l’un de leurs rassemblements. « C’est de pire en pire, surtout quand il fait beau, les week-ends »
, reprend Christelle.
Après trente ans passés ici, cette habitante a choisi de déménager pour plus de tranquillité. Car ces rodéos sauvages se pratiquent aussi en ville, comme le montrent d’autres images diffusées dans notre reportage. On y voit une voiture lancée à toute allure dans une rue passante. « C’est les jeunes qui viennent là-bas au bout pour faire leur moto, les drogues… Il y a des drogues parce que je retrouve toujours des trucs »
, dénonce une retraitée effrayée par ces incivilités et qui n’ose plus emprunter certaines allées.
Pour lutter contre ces nuisances, le maire de Raismes demande à l’État la création d’un plan pour protéger et défendre la forêt.
