vendredi, octobre 11

CLIMAT – Chercher le responsable. L’intensité de l’ouragan Milton, qui a causé au moins 16 morts aux États-Unis et engendré d’importantes inondations, est en partie due au changement climatique, lui-même provoqué par les émissions humaines des gaz à effet de serre. C’est du moins la conclusion du réseau de référence World Weather Attribution (WWA), qui publie ce vendredi 11 octobre une première étude à ce sujet.

Tempête Kirk, Ouragan Milton… Comment des océans plus chauds provoquent des événements météo plus extrêmes

Selon celle-ci, les pluies de l’ouragan Milton ont été environ 20 à 30 % plus élevées à cause du changement climatique, et ses vents 10 % plus intenses. « En d’autres termes, sans changement climatique, Milton aurait touché terre en tant que tempête de catégorie 2 au lieu d’une tempête de catégorie 3 », indiquent les chercheurs du WWA.

Or, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), les risques de dégâts sont multipliés par quatre pour chaque augmentation de catégorie. Après s’être intensifié jusqu’à la catégorie 5, la plus élevée qui soit, Milton avait fini par s’affaiblir, avant de toucher terre en Floride au stade de catégorie 3, dans la soirée de mercredi.

La chaleur anormale des océans a donné plus d’énergie à Milton

Selon le WWA, l’intensification rapide de Milton a été favorisée « par les températures très élevées de la surface de la mer dans le golfe du Mexique ». Les océans plus chauds libèrent en effet davantage de vapeur d’eau, ce qui fournit de l’énergie supplémentaire aux tempêtes. « Le long de la trajectoire de Milton, les températures de l’océan étaient systématiquement supérieures de plus de 1 °C à ce qu’elles auraient été dans un monde sans changement climatique », a constaté le WWA.

Les océans se sont particulièrement réchauffés ces dernières années, car ils ont absorbé 90 % de l’excès de chaleur générée par la hausse des émissions de gaz à effet de serre depuis la révolution industrielle. « En absorbant une grande partie de la chaleur excédentaire due au réchauffement climatique, l’océan emmagasine un excès de l’énergie, ce qui vient “accélérer” le cycle de l’eau », expliquait au HuffPost dans un précédent article l’océanographe Carole Saout. « Les processus d’évaporation, de condensation et de précipitation sont intensifiés, et cela favorise l’apparition de phénomènes météorologiques extrêmes, comme des tempêtes plus violentes, des précipitations plus intenses et des sécheresses prolongées », précisait-elle.

Une analyse rapide du phénomène

L’analyse du groupe WWA indique également que des précipitations similaires à celles de l’ouragan Milton sont aujourd’hui environ deux fois plus probables avec le réchauffement de la planète, qui s’élève déjà à 1,3 °C par rapport à l’ère préindustrielle.

Ce réseau de chercheurs évalue régulièrement le lien entre des événements météorologiques extrêmes dans le monde et le dérèglement climatique, à l’aide de modèles et de probabilités. Cette analyse rapide, publiée deux jours seulement après que Milton a touché terre en Floride, est moins poussée que les études souvent réalisées par ce groupe de chercheurs internationaux et doit par la suite être complétée.

Cependant, ces mêmes chercheurs avaient publié mercredi des travaux plus détaillés sur l’ouragan Hélène, qui a frappé la Floride environ deux semaines seulement avant Milton, avec donc de nombreux facteurs similaires. Cette précédente étude a montré que les précipitations d’Helene ont été accrues de 10 % à cause du réchauffement climatique, et que ses vents avaient été rendus 11 % plus forts.

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