mardi, mai 14

Dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars, à 2h du matin, il faudra avancer sa montre d’une heure pour passer à l’heure d’été.
Mais au fait, les autorités européennes n’avaient-elles pas décidé en 2019 de mettre fin à ce changement d’heure ?

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L’heure d’été est de retour dans la nuit de samedi à dimanche

Chaque année, depuis 2019 et la décision des députés européens de supprimer le changement d’heure, on se dit que c’est la dernière fois qu’on avance nos montres d’une heure en mars. Et pourtant, rebelote, ce dimanche 31, à deux heures du matin… il sera trois heures ! Alors, en verra-t-on un jour la fin ? Rien n’est moins sûr…

Le dossier est bloqué au Conseil de l’UE

Pour tenter de comprendre ce qui se passe, rembobinons le film des événements. Le changement d’heure en été et en hiver dans l’UE – en vigueur en France depuis 1976 – avait été instauré initialement pour réaliser des économies d’énergie à la suite du choc pétrolier de 1973-1974. Mais depuis plusieurs années, il suscitait de vives oppositions : ses détracteurs invoquant des effets négatifs sur le sommeil et la santé ou sur les accidents de la route et l’absence de réelles économies d’énergie. Du coup, en septembre 2018, la Commission européenne avait proposé une nouvelle directive qui mettrait fin à ces changements controversés, alors que 84% des Européens s’étaient prononcés auparavant pour la suppression de ce dispositif. 

Selon cette proposition, il était question de le faire dès 2019. Mais les États membres ont décidé de se donner le temps de réfléchir, car les ministres des Transports européens voulaient se coordonner pour éviter un « patchwork » de fuseaux horaires. Ensuite, en mars 2019, le Parlement européen s’est prononcé en faveur d’une telle mesure (à 410 voix pour et 192 contre), mais pour une application en 2021 seulement, ce projet législatif laissant à chaque pays le choix de rester à l’heure d’hiver ou à l’heure d’été. En France, le maintien de l’heure d’été avait été plébiscité à plus de 59%. Chaque État membre devait alors rendre sa décision avant le 1ᵉʳ avril 2020. 

Sauf, que depuis le 2 décembre 2019, les parlementaires attendent — en vain — que le Conseil de l’UE, réunissant les ministres des États membres, fasse de même. « Au niveau du Conseil, il n’y a pas eu de mandat. Donc, il ne peut pas y avoir de négociations pour que la position de la Commission soit finalisée », relève la Commission européenne auprès de TF1Info. Raison invoquée : « la fin du changement d’heure a été ajournée en raison notamment de la crise sanitaire du Covid-19. Ce texte sur la fin du changement d’heure n’est plus à l’ordre du jour », peut-on ainsi lire sur le site du service-public.

Par ailleurs, si une grande majorité des citoyens européens se déclarent en faveur de la fin du changement d’heure, ceux-ci sont toutefois divisés sur le créneau à adopter (56 % sont favorables à « l’heure d’été permanente », 32 % optent pour celle d’hiver), ce qui retarde d’autant plus l’adoption d’une position au Conseil. D’autant que certains pays du sud ne sont pas d’accord pour mettre fin à ces changements d’heure. 

Désormais, seule la Belgique, à la tête du Conseil de l’UE jusqu’en juin, peut dire si le sujet figure à l’ordre du jour. Contacté, son porte-parole Alexandre Brecx était injoignable ce jeudi. 


Virginie FAUROUX

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