dimanche, octobre 6

Chaque année, c’est la même rengaine : alors que les 728 164 candidats 2024 s’apprêtent à découvrir, ce lundi 8 juillet, leurs résultats au baccalauréat, on entend dire çà et là que l’épreuve est devenue « trop facile », que le bac est désormais donné « à tout le monde » et qu’il ne vaut plus rien. Le retour des épreuves de spécialité en juin n’y a rien changé.

À première vue, difficile de contester la démocratisation de ce diplôme : 90,9 % de réussite en 2023, 91,1 % en 2022 et 93,8 % en 2021. Pour le sociologue spécialiste de l’éducation François Dubet, c’est « plutôt une bonne chose » puisque cela permet à davantage de jeunes d’accéder à l’enseignement supérieur. Ce qui est « problématique » en revanche, c’est de faire croire aux élèves de terminale que tous les bacs se valent. Ce qui est faux, dit-il : « Comme pour n’importe quel produit de masse, ce sont les options choisies qui en font un produit de qualité. »

Le Point : Cette année encore, près de 90 % des candidats devraient obtenir leur bac, dont la moitié environ avec mention. Cette épreuve vaut-elle encore quelque chose ?

François Dubet : Oui et non. Si l’on regarde la valeur de ce diplôme sur le marché du travail, il est évident qu’il ne vaut plus grand-chose. Mais c’est pire de ne pas l’avoir. Je l’ai encore constaté, dernièrement, en demandant à des directeurs de supermarché comment ils recrutaient leurs caissiers. Presque tous m’ont répondu qu’ils commençaient par prendre les candidats dotés d […] Lire la suite

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