mardi, octobre 1

Dans le domaine de la santé, Michel Barnier propose un « programme Hippocrate » pour lutter contre les déserts médicaux et la pénurie de soignants

Dans le secteur de la santé, le premier ministre a mis en avant, sans surprise, « deux immenses défis » : « le fonctionnement de l’hôpital » et « la lutte contre les déserts médicaux et la pénurie de soignants ».

Il a avancé une nouvelle piste, qui ne manquera pas de faire réagir, en visant les jeunes professionnels. « Nous proposerons la création d’un “programme Hippocrate”, par lequel je souhaite que les internes [étudiants après la 6e année d’études], français et étrangers, s’engageraient volontairement, pour une période donnée et grâce à l’accompagnement de l’Etat et des collectivités, à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins », a-t-il déclaré.

Le dispositif n’apparait pas ainsi comme obligatoire, la contrainte à l’installation faisant figure de chiffon rouge pour les représentants du monde médical. La proposition d’instaurer, pour les internes de médecine, des stages dans les territoires souffrant le plus de la désertification médicale, a été portée par plusieurs programmes aux élections présidentielles, à droite, chez Les Républicains, comme à gauche. Sans être retenue jusqu’à présent.

M. Barnier a également avancé les leviers d’ores et déjà défendus et développés depuis 2017, sous la présidence d’Emmanuel Macron : développement des assistants médicaux, regroupement des professionnels de santé, recours aux médecins retraités… pour gagner du « temps médical ». Du côté de l’hôpital en crise, notamment aux urgences, il a de la même manière mis en avant la généralisation des « services d’accès aux soins », déployés ces derniers mois pour mieux répondre aux demandes de soins non programmés.

M.Barnier a aussi annoncé une « loi infirmières, infirmiers » ; un autre chantier très attendu, et mis à l’arrêt par la dissolution. Le premier ministre souhaite ainsi aller « plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et de leurs compétences » et leur « donner un rôle élargi dans la prise en charge des patients ». Une logique censée « accélérer l’accès aux soins », a-t-il dit : et qui pourra aussi être déclinée « avec les pharmaciens et les kinésithérapeutes ».

Il a confirmé ce sur quoi il s’était engagé, lors de sa première intervention télévisée, le 22 septembre : il fera de la santé mentale la « grande cause nationale » pour l’année 2025.

Camille Stromboni et Mattea Battaglia

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