Les motivations de son geste sont pour le moment inconnues. Muni d’un bidon d’essence, un homme âgé de 46 ans s’est introduit ce mercredi 21 août à la mi-journée dans la mairie d’Angoulême (Charente) et a mis le feu à un bureau du bâtiment.
Si l’incendie n’a pas fait de victimes, l’homme a été grièvement blessé par des policiers municipaux, l’un d’eux ayant fait usage de son arme à feu.
• Un homme muni d’un bidon et d’une chaîne enflammé
Il était environ midi lorsqu’un homme en tenue militaire et avec un bidon d’essence a stationné son véhicule devant la mairie d’Angoulême avant de pénétrer dans le bâtiment « en forçant le passage », a raconté sur BFMTV l’édile de la ville Xavier Bonnefont. Il s’est ensuite rendu au premier étage et s’est dirigé vers le bureau des élus, où se trouvaient alors deux assistantes.
« Elles se sont adressées à lui pour savoir ce qu’il cherchait, ce qu’il venait faire », d’après Xavier Bonnefont.
L’homme leur a alors « adressé des regards extrêmement froids à plusieurs reprises » puis a commencé à jeter de l’essence « partout dans les lieux et dans leur service, sur leur bureau, y compris sur une de nos agents ».
Après l’usage d’un bouton d’alarme par une secrétaire de mairie, deux policiers municipaux sont intervenus alors que l’homme, également muni d’une chaîne enflammée, à laquelle est accroché des morceaux de tissus, était « déjà engagé dans son opération de destruction par voie d’incendie », a relaté mercredi soir Stéphanie Aouine, la procureure de la République d’Angoulême.
Les policiers municipaux ont d’abord fait usage de leur tonfa avant que l’un d’entre deux n’ouvre le feu à deux reprises et ne blesse grièvement l’assaillant.
• Deux procédures ouvertes
La procureure a annoncé que deux procédures avaient été ouvertes. La première concerne l’assaillant pour tentative d’homicide volontaire aggravée et pour destruction de biens d’utilité publique par moyens dangereux. Une seconde enquête, administrative, a été ouverte et porte sur les circonstances dans lesquelles le policier municipal a fait usage de son arme à feu.
La division de la criminalité organisée et spécialisée de Limoges a été co-saisie de l’enquête avec la police judiciaire d’Angoulême.
L’incendie, rapidement maîtrisé par les pompiers, n’a pas fait de victime. En raison d’une intoxication aux fumées, les policiers municipaux ont été pris en charge par les pompiers.
• Un suspect sans antécédent judiciaire
Le quadragénaire a été pris en charge en urgence absolue et a été évacué à l’hôpital de Poitiers. Il a été placé dans un premier temps en garde à vue. « Nous avons eu à constater que son état de santé était incompatible avec la mesure de garde à vue » et celle-ci « a dû être levée ». Il n’a donc pas pu être encore entendu par les enquêteurs, a précisé Stéphanie Aouine.
Peu d’éléments sont connus sur le profil et sur les raisons pour lesquelles l’homme s’en est pris au personnel de la mairie. De nationalité française, il n’a aucun antécédent judiciaire et « il est prématuré à cette heure d’aller sur le champ de ses motivations », a insisté Stéphanie Aouine.
Une perquisition a été effectuée à son domicile située à Angoulême où « aucun élément notable qui infléchit dans un sens ou dans l’autre l’enquête » n’a été trouvé.
Une équipe de démineurs est également intervenue pour inspecter le véhicule du suspect, un Renault Scenic. La profession de foi des musulmans était inscrite en arabe sur la porte arrière de la voiture, mais « à l’heure actuelle, il n’y a pas de lien fait avec une entreprise terroriste », a souligné la procureure d’Angoulême.
• Une cellule psychologique ouverte
Saluant « le sang-froid » dont les deux assistantes « ont réussi à faire preuve et qui leur a certainement sauvé la vie », Xavier Bonnefont a également expliqué qu’elles étaient « particulièrement choquées ». Les employés de la mairie ont été pris en charge dans le cadre d’une cellule psychologique.
En fin de journée, le périmètre de sécurité était toujours en place autour de la mairie et Xavier Bonnefont s’interrogeait sur les conditions dans lesquelles le bâtiment pourra rouvrir. « Nous ne savons pas dans quelle situation nous allons retrouver la mairie. Il y a un incendie quand même qui s’est déclaré, qui touche plusieurs bureaux.
Article original publié sur BFMTV.com