Une frappe russe de missiles sur un centre-ville bondé, en ce dimanche 13 avril des Rameaux, a fait plusieurs dizaines de morts et blessés à Soumy, dans le nord-est de l’Ukraine, selon les secours locaux.
Cette attaque contre des civils, qui intervient deux jours après la visite d’un haut responsable américain en Russie, est la frappe la plus meurtrière depuis des mois en Ukraine et notamment la reprise de contact entre Washington et Moscou initiée mi-février par le président américain Donald Trump.
• Au moins 32 morts et 84 blessés
Selon les secours ukrainiens, le dernier bilan, ce dimanche en début d’après-midi, fait état d’au moins 32 morts, dont deux enfants, et de 84 blessés, dont dix enfants.
Les gens ont été blessés « en plein milieu de la rue, dans des voitures, les transports en commun, les maisons », décrivent les services d’urgence, alors que les opérations de secours se poursuivent.
Les autorités locales de Soumy ont publié des images de corps étendus dans la rue et de personnes courant se mettre à l’abri, de voitures en flammes et de civils blessés à terre.
• Des missiles balistiques Iskander-M/KN-23
Sur Telegram, le chef des renseignements militaires ukrainiens (GUR), Kyrylo Boudanov, a affirmé que la Russie avait utilisé « deux missiles balistiques Iskander-M/KN-23 ».
Il a aussi accusé les 112e et 448e brigades russes de missiles d’avoir mené cette frappe et a appelé à punir les « criminels de guerre »: « ceux qui donnent les ordres et ceux qui lancent les missiles ».
L’administration militaire régionale a de son côté précisé que deux missiles balistiques avaient été tirés sur le centre de la ville.
• La ville de Soumy, visée par pressions quotidiennes
Soumy, située à quelque 50 kilomètres de la frontière russe, subit une pression croissante depuis que Moscou a repoussé une grande partie des troupes ukrainiennes de la région voisine russe de Koursk.
Cette ville a jusqu’à présent été épargnée par l’intensité des combats observés plus au sud dans la région de Donetsk, mais Kiev avertit depuis des semaines que Moscou pourrait y lancer une offensive.
La Russie a revendiqué jeudi la prise d’un village dans la région frontalière de Soumy, ce qui constituerait une rare avancée dans cette zone du nord-est de l’Ukraine dont ses troupes avaient dû se retirer au printemps 2022.
Le commandant des armées ukrainiennes, Oleksandre Syrsky, avait également affirmé mercredi que les Russes avaient entamé « il y a quelques jours » des offensives dans les régions de Soumy et de Kharkiv, également dans le nord-est, pour créer des « zones tampons » et ainsi éviter de nouvelles incursions ukrainiennes.
• Zelensky a appelé à « faire pression » sur la Russie
Sur X, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a qualifié de « salauds » les responsables russes en charge de l’attaque.
L’attaque a eu lieu « un jour où les gens vont à l’église: le dimanche des Rameaux… Seuls des salauds peuvent faire cela », a lancé Volodymyr Zelensky.
Il a également appelé sur Telegram à « faire pression » sur la Russie pour « arrêter la guerre » en Ukraine. « Sans une pression vraiment forte, sans un soutien adéquat pour l’Ukraine, la Russie continuera à mener cette guerre », a-t-il estimé, accusant son homologue russe Vladimir Poutine d’avoir « ignoré la proposition américaine d’un cessez-le-feu total et inconditionnel ».
• Condamnations à l’international
À l’international, Emmanuel Macron a appelé à « des mesures fortes » pour « imposer un cessez-le-feu à la Russie ». « Cette guerre, chacun sait que c’est la Russie, seule, qui l’a voulue. Aujourd’hui, il est clair que c’est la Russie qui, seule, choisit de la poursuivre. Au mépris des vies humaines, du droit international et des offres diplomatiques du Président Trump », a déclaré le chef de l’État sur X.
Sur X, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a déploré après cette frappe « un exemple horrible de l’intensification des frappes de la Russie, alors que l’Ukraine a accepté une trêve ».
Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui dénoncé sur X l' »attaque de missile russe criminelle sur le centre ville de Soumy ». « La Russie poursuit sa campagne de violence, montrant une fois de plus que cette guerre n’existe et ne dure que parce qu’elle le décide », a-t-il ajouté.
Article original publié sur BFMTV.com
