L’érosion touche un quart des côtes françaises.
Face à ce phénomène préoccupant, des bénévoles aident les scientifiques.
Regardez ce reportage de TF1 dans le Finistère.
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Le 13H
Patrick Calonnec, qui compte ses pas en marchant jusqu’à la plage, ne cherche pas à savoir le nombre de calories qu’il va brûler. Une fois par mois, ce retraité fait un suivi de l’érosion côtière sur cette plage du Finistère. « Ce n’est pas mon travail du tout, je suis bénévole« , précise-t-il dans le reportage du JT de TF1 à voir ci-dessus. Après avoir mesuré la taille de la dune, il relève la taille d’un rocher, toujours le même. Puis Patrick prend une photo de la plage, là aussi toujours du même point de vue. « L’arbre qui est là, je dois l’avoir à l’intersection des deux lignes ici, montre-t-il derrière l’objectif de son smartphone. C’est pour voir l’évolution de la plage en fait : est-ce que ça change par rapport à une autre photo qui a été prise il y a un an par exemple ?«
L’érosion touche un quart des côtes françaises. Ici, à Treffiagat, dans le Finistère, la mer n’est plus qu’à quelques mètres des maisons, six d’entre elles sont menacées par un plan de démolition. C’est pour anticiper ces risques que Patrick fait ces mesures. Ensuite, il les rentre dans une application, Coastappli. « Avec tout ce que je leur envoie, ils analysent l’évolution du trait de côte« , poursuit-il. Ils, ce sont des scientifiques de l’Université de Brest, qui travaillent sur des données recueillies depuis deux ans par une dizaine de bénévoles comme Patrick.
« Plus de données pour pouvoir mieux anticiper »
Riwalenn Ruault, ingénieure pédagogique à l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM), commente les images sur l’écran de son ordinateur face à notre caméra : « La plage bouge, elle est plus basse plutôt vers l’été, et elle remonte en hiver« , indique-t-elle. Cela se vérifie sur les photos prises par les utilisateurs de l’application. Ce constat ne permet pas pour l’instant de se rendre compte de l’érosion. Il faut pour cela plusieurs dizaines d’années d’études. Mais impliquer les citoyens dans ces observations est essentiel pour faire face à la progression constante de ce phénomène. « Il y a aussi beaucoup de plages qui ne sont pas forcément suivies, souligne Quentin Millière, médiateur scientifique à l’IUEM. Et donc ça permet de combler un peu ces trous dans la raquette qui existent, et d’avoir plus de données pour pouvoir mieux anticiper la gestion du littoral« .
Exemple à Guissény, toujours dans le Finistère avec notre bénévole Patrick. En 2022, le sentier côtier de la commune a été décalé d’une vingtaine de mètres dans les terres, car la mer grignote la dune mètre après mètre. « Ça, c’est un poteau qui était sur la dune, qui balisait le chemin et qui est tombé parce que la dune a reculé, remarque Patrick. Chaque marée, on aura l’impression qu’elle a changé. Ici, c’est flagrant« . Autre initiative pour s’en rendre compte, des petits boîtiers dans lesquels chacun peut glisser son smartphone pour prendre en photo la plage. En les mettant bout à bout au fil des mois, l’évolution du trait de côte se voit à vue d’œil. Une vingtaine de plages en France en sont équipées.