samedi, septembre 21

Le 18 mai 2024, des malfaiteurs braquaient la bijouterie Harry Winston située avenue Montaigne, à deux pas des Champs-Élysées.
Depuis, la brigade de répression du banditisme et la police judiciaire enquêtent pour tenter de retrouver l’équipe de malfrats.
Le JT de TF1 vous révèle comment ils ont réussi à piéger les receleurs et à récupérer une grosse partie des bijoux.

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LE WE 20H

Arrêter les braqueurs du joaillier Harry Winston, à la réussite insolente, est devenue pour les policiers une obsession. Leur identité reste aujourd’hui encore une énigme, mais pour la toute première fois, les enquêteurs ont une piste à creuser : celle des bijoux, volés au mois de mai dernier, et retrouvés grâce à un scénario digne d’un polar.

À un moment donné, ils essaient de sortir ces bijoux parce que ça va leur rapporter de l’argent.

Christian Flaesch, ancien patron de la police judiciaire parisienne

Tout commence après l’attaque, la Brigade de répression du banditisme (BRB) avait sorti ses antennes, à la recherche du colossal butin dérobé : plus de 8 millions d’euros de bagues, de boucles d’oreilles et de colliers. La police judiciaire sait que les voyous aiment vendre leur marchandise le plus vite possible, souvent à prix cassé. C’est généralement 10% à peine du prix affiché en boutique, tant il faut ensuite de petites mains pour les retailler et les rendre intraçables. 

Pour Christian Flaesch, qui a longuement dirigé le prestigieux 36, quai des Orfèvres, les malfaiteurs de haut vol ont donc traditionnellement le même dilemme : trouver des receleurs de confiance. « Cette équipe, une fois qu’elle a braqué, une fois qu’elle a les bijoux, il faut qu’elle en tire un bénéfice. Donc si les voleurs ne cherchent pas immédiatement à s’en séparer, ils les mettent dans un coin et attendent que la police, pensent-ils, passe à autre chose. Et puis, à un moment donné, ils essaient de sortir ces bijoux parce que ça va leur rapporter de l’argent », explique-t-il dans la vidéo ci-dessus. 

De vulgaires sacs plastiques de congélation

Au cours de l’été, la BRB fini par obtenir un tuyau : un ancien trafiquant de drogue chercherait à vendre de prestigieux bijoux venant du casse de Harry Winston. Étonnamment, les braqueurs ont fait appel à cet homme, qui ne semble pas comprendre grand-chose à la gemmologie, la science des pierres précieuses. 

Des policiers infiltrés, spécialement formés pour discuter de carats et de pureté des pierres, entrent alors en scène. Ils appellent le trafiquant, se font passer pour un richissime acheteur et pour un très sérieux expert en diamants. Entre deux cafés, le receleur et les agents, aux vrais talents d’acteurs, négocient à la terrasse d’un café d’un quartier huppé de la capitale.

À ce moment-là, deux autres voyous arrivent – on les voit dans le reportage de TF1 grâce aux photos de surveillance policière que nous nous sommes procurées. Ils tiennent dans leurs mains un petit sac plastique noir. La BRB interpelle les trois hommes, qui se sont fait complètement berner, et met la main sur 16 bijoux, autrement dit une grosse partie du butin volé. Valeur totale : 5,5 millions d’euros. Le tout était caché dans de vulgaires sacs plastiques de congélation.

Pour Adrien Gabeaud, l’avocat d’un receleur présumé, son client se retrouve dans une affaire criminelle qui le dépasse totalement. « S’il savait que les biens provenaient du braquage de Harry Winston, il aurait tout de suite considéré, de lui-même, que c’était trop gros pour lui, qu’il n’avait pas les épaules pour ce type d’infraction-là et aurait probablement décliné de lui-même », assure-t-il. En garde à vue, les suspects répètent ne rien savoir du casse de Harry Winston et jurent ne pas connaître le commando. « Je ne suis pas au courant du braquage, je ne regarde pas beaucoup les informations », admet ainsi l’un d’eux. Quand un autre avance « qu’il n’a rien à voir de près ou de loin, d’en haut ou d’en bas, avec ce braquage ». 

Sur le téléphone portable d’un des suspects, les policiers ont retrouvé les photos des six bijoux qui manquent encore à l’appel. Les braqueurs, eux, savent que l’étau judiciaire s’est resserré d’un cran et que l’arrestation des trois receleurs pourrait bien leur être fatale.


V. F | Reportage TF1 : Georges Brenier, Thierry Valtat et Cédric Aguillar

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