vendredi, décembre 27

Le magazine « 60 millions de consommateurs » publie ce jeudi son palmarès des « Cactus d’or » de la consommation pour l’année 2024.
Le classement distingue les entreprises qui se sont le plus mal comportées avec leurs clients.
Temu, Nestlé Waters et Stellantis sont sur le podium, notamment pour avoir mis en danger la santé et la sécurité des consommateurs.

Airbags défectueux : Citroën dans la tourmente

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Pour la 8ᵉ année consécutive, « 60 millions de consommateurs » décerne ses « Cactus d’or » (nouvelle fenêtre) récompensant les entreprises qui se sont le plus mal comportées avec leurs clients. Cette année, trois concurrents se détachent nettement, indique la rédaction du magazine, « les trois lauréats ont chacun mis en cause la santé et la sécurité de leurs clients », précise-t-elle. Ils se sont aussi démarqués par « leur incapacité à rassurer le consommateur, et l’usage d’une communication peu convaincante, qui a amplifié l’inquiétude plutôt que l’inverse ». Ces trois lauréats sont : Temu, Nestlé Waters et Stellantis. 

Le premier est un site proposant la vente d’objets de décoration, de beauté ou des bijoux à des prix très bas, fabriqués et venus de l’autre côté de la planète, livrés gratuitement. Quatre-vingt-douze millions de personnes en Europe ont déjà passé commande sur la plateforme qui propose même de se faire rembourser sans devoir retourner un produit, ou si le prix baisse, de rembourser la différence aux clients. Outre la qualité des produits qui n’est clairement pas au rendez-vous (listes d’ingrédients non publiées, contrefaçons, mauvaise qualité), Temu, non rentable économiquement, serait avant tout un mode d’espionnage. « Une fois installée, [l’application] s’octroie le droit d’explorer tout votre téléphone », explique auprès de 60 Millions de Consommateurs l’expert en cybercriminalité Damien Bancal. Des accusations fermement démenties par Temu.

Nestlé épinglée pour la qualité de ses eaux minérales

Nestlé est épinglée car ses eaux « ne sont pas aussi naturelles qu’elles le prétendent », indique le magazine, notamment car elle a eu ou a toujours recours à des traitements interdits. Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales de juillet 2022 a conclu que 30% des eaux minérales de la marque subissent des traitements non conformes. Nestlé a admis continuer d’utiliser des dispositifs de microfiltration, avec l’accord du gouvernement, arguant que ces traitements non conformes ont protégé les consommateurs de la dégradation de la qualité de l’eau.

Quant au constructeur automobile Stellantis, au printemps dernier « plus de 246.000 propriétaires de C3 et DS3 ont été brutalement sommés d’arrêter de rouler avec leur véhicule » en raison d’un « risque de rupture de l’airbag, susceptible de provoquer des blessures graves, voire mortelles », lit-on dans le compte-rendu des « Cactus d’or ». Sauf qu’aucune solution n’a été proposée aux conducteurs concernés pour bénéficier d’une voiture sécurisée. Pire, Stellantis aurait eu connaissance du problème depuis de nombreuses années, continuant à commercialiser des modèles équipés de ces airbags jusqu’en 2019, sans en informer les acheteurs. 

Outre ce podium, 60 Millions de Consommateurs a également décerné le « Cactus de la défaillance » à Primagaz pour des retards de livraison, des pertes de commande ou un service de facturation « en rade » au moment d’une bascule information. Le « Cactus du Low Cost » est attribué au diffuseur Dazn pour ses « prestations trop cher bas de gamme » pour visionner les matches de Ligue 1 et celui « de l’opacité » revient à Danone pour avoir effacé le Nutri’Score de ses yaourts à boire en raison de leur note dégradée.

Le « Cactus de la vulnérabilité » est décerné à Free, victime d’une fuite massive de données, et celui de « la présence indésirable » à Carrefour Bio pour des « ingrédient indésirables » dans plusieurs produits, notamment un métabolite issu de la dégradation d’un herbicide dans de la mâche en sachet. Enfin, le « Cactus du dopage » revient à Trustpilot, accusée de booster les notes des entreprises qui la payent.


J.F.

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