Il serre la main d’Hervé, l’animateur du Leclerc de Plérin (Côtes-d’Armor), puis salue d’un geste du bras « les filles de l’accueil ». Patrick Le Chevoir est de retour ce mercredi après-midi de début décembre. Dans cette galerie marchande au carrelage beige, tout le monde connaît ce collègue à la barbe et aux cheveux blancs embauché comme « animateur » pour un CDD de onze jours. A 75 ans, l’ancien infirmier rempile pour une vingtième saison à « jouer » le Père Noël. Alors que le retraité monte à l’étage du supermarché pour se changer et pointer, Patrick Le Chevoir se fige : « Jouer, jouer… Disons surtout que ce travail est un boulot comme un autre, sauf que je mesure l’importance du rôle. Ça me plaît d’incarner ce personnage qui fait rêver les gamins. »
Dans l’infirmerie de l’entreprise qui lui sert de vestiaire, le saisonnier déballe ses costumes sur la table d’auscultation. Il inspecte les tenues. Inutile d’enfiler la plus chaude par ce mercredi d’hiver digne d’une journée de printemps. Patrick Le Chevoir redoute de transpirer à grosses gouttes.
Finalement, le Père Noël opte pour un ensemble au tissu léger ce mercredi. « Je souffre moins que mes confrères qui portent une barbe et une perruque synthétiques. Eux étouffent là-dessous. Moi, tout est naturel. Ça me sauve », s’amuse-t-il. Patrick Le Chevoir conserve néanmoins quelques cachets de paracétamol dans sa ceinture au cas où son dos, pour lequel il a été opéré à deux reprises, le fasse souffrir. Peu le savent, mais incarner le Père Noël n’a rien d’une sinécure ni d’un cadeau. Il s’agit d’une mission physiquement éprouvante.
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