« Ça incite à embaucher » : les aides à l’apprentissage, menacées par les coupes budgétaires ?

Parmi les économies envisagées par le gouvernement, il y aurait la suppression d’une partie des aides à l’apprentissage.

Ce dispositif pèse lourd dans les finances publiques, 22 milliards d’euros rien qu’en 2023.

Il avait pourtant permis de doubler le nombre d’apprentis en cinq ans.

Pour mesurer l’importance de l’apprentissage dans certaines PME, il suffit de se rendre dans cet atelier de métallerie. Sur les sept salariés, trois sont apprentis. Le dernier embauché est Noa, seize ans et payé 713 € nets par mois. « On a très peu de charges patronales, ce qui fait que son salaire brut est quasiment égal à son salaire net », explique le gérant de l’atelier dans le reportage de TF1 ci-dessus. L’employeur touche également une prime de 6.000 € par apprenti, une aide à l’embauche que le gouvernement pourrait réduire. « L’entreprise est quand même au cœur de l’apprentissage et on lui en demande toujours un petit peu plus », regrette David-Alexandre Martel-Morin. L’atelier pourrait embaucher moins d’apprentis à l’avenir. 

Le dispositif pèse lourd dans les finances publiques : 22 milliards d’euros rien que pour l’année 2023. On compte aujourd’hui un million d’apprentis dans toute la France, soit deux fois plus qu’il y a cinq ans. Depuis 2020, l’apprentissage a été encouragé massivement par les gouvernements successifs. Mais certains économistes pointent depuis une « inefficience  » du dispositif, qui pourrait n’avoir fonctionné que comme « effet d’aubaine » : le besoin d’apprentis serait créé par son subventionnement même. Une revue des dépenses publiques, commandée fin 2023 par Elisabeth Borne et remise en septembre, pointe justement le financement massif de l’apprentissage comme source possible d’économies.

Ça m’aide vraiment à voir le monde professionnel et ne pas être tout le temps à l’école.

Léna, apprentie dans un club de sport

Dans un complexe sportif en région parisienne, notre équipe rencontre Léna, 17 ans. Oriane, sa formatrice, est elle-même une ancienne apprentie, aujourd’hui en CDI. « Le fait d’être moi deux jours à l’école et trois jours ici, ça m’aide vraiment à voir le monde professionnel et ne pas être tout le temps à l’école », apprécie l’apprentie. 

L’établissement a formé une vingtaine d’alternants depuis 2022, ce qui représente pour les deux dernières années une aide de 60 à 70. 000 €. Une aide qui « incite évidemment à embaucher des apprentis », reconnaît le directeur du club de sport, Stéphane Conçalvès. Mais selon lui, « elle est importante, mais pas essentielle, si ça diminue ou si ça s’arrête, je continuerai ». Le gouvernement envisage aussi de baisser les exonérations de charges sur les apprentis, ce qui pourrait refroidir les employeurs.