- Rester amis avec son ex est rare, mais pas impossible pour la thérapeute Anissa Ali.
- Cela nécessite une rupture claire, un temps de guérison et une symétrie émotionnelle entre les deux parties.
- Une coupure temporaire et des limites fermes sont essentielles pour un lien amical sain.
Lorsqu’on entame une relation amoureuse, on espère que cette relation dure le plus longtemps possible. Parfois, elle dure toute une vie, mais souvent, elle se termine. Au moment de la rupture, il n’est pas rare d’entendre les ex-amoureux se promettre de rester amis. Mais peut-on vraiment rester amis avec son ex ? Pour la thérapeute Anissa Ali, « c’est rare, mais pas impossible
« . Elle explique à TF1info que passer de l’amour à l’amitié « demande une alchimie particulière : une rupture claire, des émotions cicatrisées, et surtout, une symétrie émotionnelle
« .
Une manière de réguler le manque ?
Évidemment, la nature de la rupture influe beaucoup sur la possibilité de créer une amitié saine. Si la rupture est violente, un lien apaisé est difficilement envisageable. En revanche, « une séparation à l’amiable, sur une usure ou une évolution, laisse davantage de place à la transformation du lien
« . Mais, elle prévient : il faut du temps et que les deux ex-partenaires soient « sortis du couple au même rythme
« . En effet, si l’un des partenaires est encore coincé dans la relation passée, mais que l’autre est déjà dans l’amitié, « on crée une dissonance qui finit souvent par exploser
« .
Les raisons qui poussent à vouloir garder l’ex-partenaire dans sa vie sont diverses. Mais pour la thérapeute, c’est souvent la peur du vide qui guide cette envie, voire ce besoin. Le lien n’ayant pas été digéré, « rester ami devient alors une façon de ne pas ressentir la perte, de garder une forme de contrôle ou d’accès à l’autre
« . Cette tentative de rester ami permettrait de réguler ou de gérer le manque et de conserver une « illusion de proximité
« .
Cette condition essentielle avant d’envisager une amitié avec son ex-partenaire ?
Par ailleurs, avant de pouvoir espérer créer une amitié sincère et bienveillante, sans attente avec son ex, la thérapeute estime qu’une distance « devrait être un prérequis
« . « Une coupure temporaire, claire, assumée, est une étape nécessaire. Ce n’est pas une punition, mais une respiration psychique
« . Pourquoi ? Pour que chacun des ex-flammes puisse retrouver « sa place intérieure, sa narration personnelle, avant d’envisager un nouveau lien sain
« . Elle ajoute : « On ne devient pas amis de son ex, on le redevient, peut-être, après avoir cessé de l’aimer
« . Pour cela, il faut se donner le temps de guérison et de digestion de la rupture. Et la guérison passe nécessairement par la distance et l’absence de stimuli. En résumé : apprendre à vivre sans celui ou celle qui avait une place prépondérante dans son cœur et dans sa tête. Et si chaque message réveille de l’attente, de la tristesse ou de la nostalgie, c’est le signe que l’autre prend encore trop de place ou qu’on espère encore. Pour la thérapeute, « c’est un sevrage mal engagé
« .
Et pour que cette amitié soit saine, il est nécessaire de poser des limites claires. Pas de confidences intimes sur sa vie amoureuse, pas d’ambiguïté et « surtout pas de contact systémique
« . Il est aussi important d’être à l’écoute de ses propres émotions et de ses propres réactions si contact il y a. « Si vous sentez une micro-vibration quand il ou elle vous écrit, une petite flamme quand vous vous croisez… c’est qu’il reste encore un attachement non digéré
« . Or une amitié sincère est d’abord un lien apaisé. Néanmoins, pour la thérapeute, rester amis avec son ex est plus souvent une illusion, sauf si le lien a vraiment été digéré. « Dans la majorité des cas, soyons honnêtes… “Rester amis” est souvent une belle formule pour dire : je ne sais pas encore te laisser partir
« , conclut Anissa Ali.









