
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a appelé, lundi 8 décembre, ses députés à voter pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) – un texte « de compromis », selon lui –, afin qu’il puisse être adopté mardi en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale.
« Il y a eu là toute une série d’avancées (…). Le premier ministre s’est engagé [sur la suspension de la réforme des retraites], il s’est montré fiable dans toute la discussion. Je souhaite que nous puissions à notre tour être fiables et faire en sorte que ce budget soit adopté », a déclaré M. Faure sur BFM-TV/RMC, s’en prenant aux « ingénieurs du chaos à droite » qui ne voteront pas ce budget et menacent son adoption.
Le volet « recettes » du PLFSS a été adopté vendredi grâce à plusieurs compromis (sur la CSG ou l’abandon de l’augmentation des franchises médicales…), mais aussi grâce aux nombreux absents dans l’hémicycle, notamment dans les rangs du Rassemblement national (RN). L’adoption, mardi, de la partie consacrée aux dépenses, avec la suspension de l’emblématique réforme des retraites, puis le vote sur l’ensemble du texte s’annonce beaucoup plus incertaine, au vu des divisions jusque dans les rangs de la fragile coalition gouvernementale.
« Hold-up fiscal »
Dimanche, Bruno Retailleau, le patron des Républicains, a qualifié le budget de la Sécurité sociale de « hold-up fiscal » avec l’augmentation de la CSG, de « hold-up social » sur les retraites et de « hold-up démocratique », car, à ses yeux, « jamais le pays n’a été autant à droite et jamais un gouvernement, une politique n’a été autant à gauche ». « Ce texte n’est pas votable », nos députés « auront le choix de l’abstention ou de voter contre », a-t-il asséné.
Il se retrouve ainsi sur la ligne de l’ex-premier ministre Edouard Philippe. Le maire du Havre, candidat déclaré pour 2027, a jeté un pavé dans la mare en annonçant, qu’« en l’état », le groupe Horizons ne voterait pas ce budget. Et ses troupes se sont largement abstenues vendredi sur la partie recettes. De quoi potentiellement faire capoter l’adoption du PLFSS malgré les nombreuses concessions faites au PS.
Le ministre du travail, Jean-Pierre Farandou, a mis en garde contre une « crise politique », « économique » et « sociale » en cas de rejet du PLFSS. S’il n’est pas adopté, le gouvernement a maintes fois averti que le déficit de la « Sécu » plongerait autour des 30 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards en 2025.




