vendredi, décembre 19
La porte-parole du gouvernement français, Maud Bregeon, quitte le palais présidentiel de l’Élysée après une réunion hebdomadaire du conseil des ministres, à Paris, le 17 décembre 2025.

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a invité, vendredi 19 décembre, les députés et sénateurs qui doivent se réunir en commission mixte paritaire (CMP) pour tenter de trouver un compromis sur le budget de l’Etat à « ne pas confondre le budget 2026 avec la présidentielle 2027 », dénonçant des « postures politiques ».

« J’invite les uns et les autres à ne pas confondre le budget 2026 avec la présidentielle 2027. Ce qui se joue là, c’est notre capacité à avoir un budget pour un an, ça n’embarque pas les positions définitives des potentiels candidats », a déclaré Maud Bregeon au micro de RTL.

Sept députés et sept sénateurs se retrouvent au Palais-Bourbon à partir de 9 h 30 pour une commission mixte paritaire, censée trouver un compromis sur le texte financier crucial du budget de l’Etat. Mais avant même l’ouverture de ce conclave, l’échec paraît inévitable, rendant quasi certaine l’absence de budget avant le 31 décembre, contredisant le pari hasardeux de Sébastien Lecornu d’un texte voté avant la fin de l’année.

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Auréolé mardi de l’adoption du budget de la Sécurité sociale sans recours au 49.3 dans une Assemblée sans majorité, le premier ministre espérait un doublé. Mais sur le budget de l’Etat, l’équation est plus complexe, entre un Sénat dominé par la droite, qui veut réduire les dépenses, et une Assemblée au sein de laquelle la gauche réclame plus de recettes.

Vers une loi spéciale

Matignon dit souhaiter une issue positive à cette réunion, mais envisage également une loi spéciale, en lien avec le Conseil d’Etat, pour garantir le paiement des salaires et retraites avant une reprise des débats au début de l’année 2026.

Maud Bregeon a concédé qu’en cas d’échec de la CMP, il y aurait bien une loi spéciale, regrettant « un sparadrap » qui permet « de faire tourner le pays a minima » en gagnant « un peu de temps » avant la reprise des discussions en janvier. A ce titre, Maud Bregeon a rappelé qu’il faudrait « trouver un point médian » entre les positions des uns et des autres pour avoir un budget « avec un déficit qui doit être inférieur à 5 % » du PIB.

Une nouvelle fois, Maud Bregeon a écarté un éventuel recours au 49.3, réclamé par certains, pour passer le budget sans vote à l’Assemblée ou un recours à des ordonnances. « Sur quel budget ? », a interrogé la porte-parole. « Quand M. Retailleau, M. Hollande ou Mme Borne nous demandent le 49.3, ils ne nous disent pas sur la base de quel budget », a-t-elle insisté. « Les parlementaires doivent s’accorder sur le budget qu’ils veulent pour la nation. Nous ne pouvons pas le faire à leur place », a-t-elle répété.

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Dans l’exécutif et à l’Assemblée, le responsable du blocage est tout désigné : les sénateurs LR, accusés d’intransigeance sur les recettes à trouver. La droite sénatoriale est notamment très réticente concernant la surtaxe de l’impôt sur les sociétés, votée par l’Assemblée en première lecture avant qu’elle ne rejette l’ensemble du texte, et qui pourrait rapporter autour de 6 milliards d’euros. Un gain non négligeable quand les socialistes réclament au moins dix milliards de recettes en plus, afin d’augmenter d’autant les dépenses.

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En cas d’échec de la CMP, la loi spéciale devra être examinée par les deux chambres. Son adoption ne fait guère de doute : elle pourrait arriver à l’Assemblée dès lundi soir, après convocation d’un conseil des ministres.

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Le Monde avec AFP

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