- Une étude dévoilée lundi par Bruitparif et l’observatoire régional de santé montre l’impact du bruit sur le sommeil en Ile-de-France.
- Les chercheurs ont analysé les données de remboursement de médicaments et les niveaux de bruit nocturne.
Les Franciliens victimes de la pollution sonore. Selon une étude rendue publique lundi par l’observatoire du bruit en Ile-de-France Bruitparif et l’observatoire régional de santé, le bruit perturbe le sommeil de milliers de personnes chaque année.
Selon le communiqué diffusé lundi, environ 510.000 personnes sont concernées chaque année par un remboursement de médicaments pour troubles chroniques du sommeil et près de 76% de la population (soit environ 8 millions d’habitants dans le cadre de l’étude) est exposée à un niveau de bruit routier qui dépasse la recommandation de l’OMS (45 dB maximum entre 22h et 06h).
L’évidence d’un lien entre « remboursement d’hypnotiques et exposition au bruit la nuit »
Être exposé « au bruit environnemental la nuit est associé à une augmentation des remboursements de médicaments pour lutter contre l’insomnie
« , détaille l’étude « Somnibruit », menée conjointement avec l’unité de recherche sommeil-vigilance-fatigue (VIFASOM) et l’université Paris Cité. Elle a été menée entre 2017 et 2019 sur Paris et 432 communes qui regroupent plus de 10 millions d’habitants.
Les chercheurs ont notamment analysé les données de remboursement de médicaments à visée hypnotique par commune ou arrondissement, ainsi que les niveaux de bruit nocturne générés par le trafic routier, ferroviaire, aérien ou encore les terrasses de bars ou restaurants. « C’est la première fois en France qu’une étude met en évidence un lien entre remboursement d’hypnotiques et exposition au bruit la nuit
« , affirme Nathalie Beltzer, directrice de l’ORS Ile-de-France, citée dans le communiqué.
L’étude démontre que « différents types de bruits peuvent avoir un effet délétère : ceux liés aux transports mais aussi ceux liés aux activités récréatives nocturnes extérieures
« , abonde Olivier Blond, président de Bruitparif, qui espère que ces travaux « vont inciter les collectivités à faire évoluer leurs politiques de prévention du bruit dans l’environnement »
. « Si les valeurs guides de l’OMS relatives au bruit nocturne étaient respectées, ce serait près de 15.000 personnes qui pourraient se passer de médicaments pour lutter contre l’insomnie chronique
« , estime l’étude.




