mardi, décembre 30

  • La bronchiolite, qui entraine des complications chez les nouveau-nés chaque hiver, sévit désormais sur presque tout le territoire, avec déjà quatre régions en phase épidémique.
  • Si l’intensité de l’épidémie reste faible, celle-ci pourrait s’accélérer dans les prochaines semaines.
  • D’où l’importance de protéger les nourrissons via l’un des traitements disponibles et le recours aux gestes barrières.

La bronchiolite continue de gagner du terrain en France. Plus de 2.000 bébés de moins d’un an sont passés la semaine dernière aux urgences pour une bronchiolite, généralement causée par le virus respiratoire syncytial (VRS), et 765 ont été hospitalisés. Après une brève stabilisation probablement liée aux vacances scolaires de la Toussaint, la maladie s’est remise à se propager lors de la semaine achevée dimanche 16 novembre, selon un point hebdomadaire de Santé Publique France (SPF). Après la région parisienne, déjà touchée depuis fin octobre par l’épidémie, « la Normandie passait en épidémie » à ce moment. 

D’autres régions sont désormais particulièrement concernées. La Bretagne et les Pays de la Loire sont à leur tour passés en phase épidémique cette semaine tandis que six régions sont en « pré-épidémie » : l’Auvergne-Rhône-Alpes, le Centre-Val de Loire, le Grand Est, les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et la Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Si elle est généralement sans gravité, cette affection est susceptible de provoquer des complications chez les nourrissons et de les conduire à l’hôpital, en particulier quand ils ont moins d’un an et, plus encore, quand ils sont âgés de seulement quelques mois. D’où l’importance de protéger les nourrissons. 

Protéger les nourrissons grâce à la vaccination

Tout d’abord, via l’administration d’un des traitements immunisants disponibles, comme le détaille le ministère de la Santé dans une fiche questions-réponses, disponible sur son site. Ces derniers sont actuellement au nombre de deux : l’Abrysvo de Pfizer, un vaccin administré directement à la mère avant la naissance du bébé, et le Beyfortus d’AstraZeneca et Sanofi, un un anticorps monoclonal donné au nourrisson pendant ses premiers mois d’existence. Or, les pédiatres français ont regretté au début du mois que trop peu d’enfants aient reçu le Beyfortus. Selon la Société française de pédiatrie, moins d’un bébé éligible sur deux s’était alors vu administrer ce traitement, qui n’est que partiellement remboursé par la Sécurité sociale.

La sécurité des traitements pour prévenir des infections par le virus responsable de la bronchiolite, a pourtant été confirmée par deux enquêtes menées pour surveiller leurs effets indésirables, souligne l’agence nationale du médicament (ANSM). « Les rapports de ces deux enquêtes portant sur l’année 2024 permettent de confirmer la sécurité de ces traitements préventifs », souligne l’autorité sanitaire dans un communiqué. Une étude, publiée mi-novembre dans la revue Obstestrics and Gynecology avait, par ailleurs, déjà conclu à la sécurité du vaccin Abrysvo pour les futures mères et leurs fœtus. À noter qu’outre les nourrissons, les personnes âgées sont vulnérables face aux potentiels effets du VRS. Pour ces dernières, outre Abrysvo (Pfizer), les vaccins Arexvy du laboratoire britannique GSK et celui à ARNm de Moderna, mResvia, sont recommandés. 

D’autres gestes préventifs

D’autres gestes préventifs peuvent se révéler utiles et précieux pour protéger les nouveau-nés contre la bronchiolite, à commencer par les gestes barrières qui passent en premier lieu par un lavage des mains régulier et notamment avant de toucher le nourrisson ou encore tousser et éternuer dans son coude et porter un masque lorsqu’on est porteur de symptômes. 

L’aération et la ventilation régulières du logement pour renouveler l’air (même la chambre de l’enfant) sont également recommandées. Tout comme le fait d’éviter les lieux trop fréquentés ou trop confinés tels que les centres commerciaux, les grandes surfaces ou encore les transports en commun. 

Enfin, le nettoyage des jouets et linges de toilette sont d’autres réflexes à garder à l’esprit pour éviter le risque de contamination, tout comme le fait de ne pas échanger les tétines et biberons avec celles d’autres enfants.

Audrey LE GUELLEC avec AFP

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