dimanche, septembre 22

Le réseau social X n’est toujours pas accessible au Brésil après son blocage ordonné par la justice. Le groupe américain a néanmoins nommé un représentant légal dans le pays, première étape vers la reprise du service, mais sa suspension se poursuivra jusqu’à ce que la plate-forme remplisse d’autres conditions, a décidé, samedi 21 septembre, le juge brésilien Alexandre de Moraes.

Selon lui, X n’a toujours « pas dûment rempli » toutes les conditions pour mettre fin à l’interdiction, et le magistrat a donné cinq jours au groupe américain pour déposer des documents supplémentaires.

Le juge de la Cour suprême est engagé dans un bras de fer avec Elon Musk, le propriétaire de X, afin de lutter contre la désinformation au Brésil. La suspension de X, en août, est survenue après que le milliardaire américain avait refusé de supprimer des dizaines de comptes d’extrême droite accusés de diffuser de fausses nouvelles, et parce qu’il n’avait pas nommé de nouveau représentant légal dans le pays, comme il lui était ordonné. X compte environ 22 millions d’usagers dans le plus grand pays d’Amérique latine.

Lire aussi | Au Brésil, X opère un retour surprise mais « involontaire », contournant le blocage ordonné par la justice

Le juge a également ordonné à X de payer une amende d’au moins 5 millions de réaux (810 000 euros) pour avoir violé l’ordre de suspension, jeudi, lorsque la plate-forme est redevenue accessible quelques heures, après une manœuvre technique qui a contourné le blocage gouvernemental. X a nié avoir agi intentionnellement, assurant qu’il s’agissait de la conséquence « involontaire et temporaire » d’un changement de fournisseur de réseau. Elle a de nouveau été bloquée.

Désinformation

Pour le juge Moraes, X s’est délibérément engagé dans des efforts « malveillants, illicites et persistants » pour défier la justice brésilienne. Elon Musk a qualifié le magistrat de « dictateur maléfique » ou de « Voldemort », le méchant de la série Harry Potter, tandis que le juge brésilien a insisté sur le fait que X ne pouvait pas être autorisé à diffuser de la désinformation qui pourrait mettre en danger la démocratie.

La suspension a été saluée par la gauche brésilienne derrière le président Luiz Inacio Lula da Silva, tandis que l’opposition de droite et l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro l’ont dénoncée comme une censure selon eux inconstitutionnelle.

Lire aussi | La plate-forme X de nouveau inaccessible au Brésil, comme l’exige la justice

Le juge a aussi gelé les actifs de X et de l’opérateur Internet par satellites Starlink d’Elon Musk − qui opère au Brésil depuis 2022, en particulier dans les communautés reculées de l’Amazonie − pour garantir le paiement des amendes imposées au réseau social pour avoir bafoué les décisions de justice.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Partager
Exit mobile version