samedi, juin 29

« On allonge la vision et on raccourcit les objectifs. » Nicolas Namias, le président du directoire de BPCE, a fait le choix d’une double focale pour présenter mercredi 26 juin le nouveau plan stratégique du groupe bancaire.

Pour le « temps long », soit à l’horizon 2030, l’ambition du groupe né en 2009 du rapprochement des établissements Banque populaire et Caisse d’épargne et qui chapeaute aussi Natixis, est donc d’être la banque « d’un Français sur quatre », la première banque des professionnels et des entreprises, mais aussi de passer de la huitième à la quatrième place sur le marché national de l’assurance.

Ce dernier objectif suppose un enrichissement de la gamme et une augmentation du taux d’équipement des clients bancaires en produits d’assurance de protection, d’assurance-vie ou d’épargne. Ce développement implique des partenariats, comme celui scellé en mai avec le spécialiste des alarmes et de la télésurveillance Verisure. Les deux grands réseaux de banque de détail, qu’il n’est pas question de fusionner, ont en outre pour mission de recruter deux millions de clients supplémentaires en six ans, dont 800 000 d’ici 2026.

Deux millions de clients supplémentaires

Qu’ils soient anciens ou nouveaux, le groupe entend laisser ses clients libres de choisir la nature de leur relation avec leur banque, « du 100 % digital au 100 % physique », précise M. Namias. Le réseau de 6 000 agences, l’un des plus denses de France, n’est donc pas menacé de restructuration, assure la direction. « Les agences en 2030 seront ce qui correspondra aux besoins des clients », dit simplement le président du directoire, qui évoque aussi le rôle promis à l’intelligence artificielle dans l’appui aux conseillers bancaires.

D’autres facteurs pourraient influencer l’évolution de la structure du réseau. Car la « vision » décrite pour 2030 s’accompagne d’objectifs financiers exigeants à un horizon plus court, celui de 2026 : BPCE prévoit à cette échéance de ramener son coefficient d’exploitation, le rapport entre ses charges et ses revenus, à 66 % contre 71 % aujourd’hui, pour réaliser 5 milliards d’euros de bénéfice, soit près de 80 % de plus qu’en 2023.

Les deux dernières années ont, il est vrai, marqué pour le groupe une période délicate : la remontée des taux de la Banque centrale européenne a particulièrement touché BPCE, fortement exposé à l’épargne réglementée, Livret A en tête. Ce pincement des marges nettes d’intérêt, la différence entre les taux auxquels se finance une banque et ceux auxquels elle prête, a fait chuter d’un quart le bénéfice net du groupe, à 2,8 milliards d’euros en 2023.

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