

C’est par une brève déclaration, lue jeudi 27 mars au matin par le juge du tribunal de Dar El-Beïda, près d’Alger, qu’est tombé le verdict en première instance dans un dossier judiciaire qui attise les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France depuis plusieurs mois. L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, arrêté le 16 novembre en Algérie et placé dès lors en détention provisoire, est condamné à une peine de cinq ans de prison et à une amende de 500 000 dinars (3 470 euros), a énoncé le juge en arabe, en présence de l’auteur, impassible, qui s’est rapproché du magistrat pour lui signifier qu’il n’avait pas bien compris la sentence. Ce dernier a alors répété, à haute voix et en français, la peine qui lui a été infligée.
Le scénario d’une peine de prison à perpétuité est donc écarté pour celui à qui le régime d’Alger reproche d’avoir tenu des propos, dans la revue française d’extrême droite Frontières, sur l’appartenance de l’Ouest algérien au Maroc. Les charges qui pesaient contre lui étaient en effet d’une extrême gravité. Boualem Sansal, poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat, à l’intégrité du territoire et à la stabilité des institutions, en vertu de l’article 87 bis du code pénal algérien, s’était vu notifier un autre chef d’inculpation par la suite, celui d’intelligence avec des parties étrangères. On l’accuse notamment d’avoir fourni « des informations et des renseignements sensibles à caractère sécuritaire et économique » à l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt.
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