mardi, juillet 9

De plus en plus d’hommes et de femmes envoient valser les diktats de la minceur et prônent le body positivisme.
Malgré tout, alors que l’été s’installe, beaucoup de Français ressentent toujours une pression pour afficher une silhouette parfaite.

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Bien dans son corps, bien dans sa tête

Chaque année, on n’y échappe pas. Avant de prendre la direction de plage, on entend cette petite musique qui nous invite à préparer notre « body summer ». Les magazines et les réseaux sociaux proposent des recettes miracle pour perdre du poids rapidement afin de pouvoir afficher la silhouette la plus mince et la plus parfaite possible. Même si beaucoup d’hommes et de femmes œuvrent pour le « body positivisme » — comprendre : accepter son corps tel qu’il est — le culte de la minceur est encore beaucoup trop présent. C’est ce que révèle une étude réalisée par le cabinet FLASHS pour NYC.fr. « Avec l’arrivée de l’été et de la pression sociale pour afficher un summer body, le culte de la minceur et la grossophobie restent encore aujourd’hui des sujets sensibles« . Selon l’enquête du cabinet, 76% des personnes interrogées estiment que ce culte est trop présent dans les médias. Si cette opinion est partagée pour les hommes et pour les femmes, ces dernières sont 83 % à ressentir la pression.

Accepter son corps comme il est

Pour contrebalancer cette pression et l’injonction au corps, le mouvement « body positivisme » porté par des influenceuses des quatre coins du monde, mais aussi des peoples, invite les femmes et les hommes à accepter formes et « kilos en trop ». En somme, ce que la société estime être des défauts. La chanteuse et actrice Louane, souvent attaquée sur son physique, lance de manière régulière des appels pour le « self love« . Dans une interview accordée au média Fraiches, elle tenait à rappeler que « ce n’est pas toujours facile de s’accepter, mais j’apprends. Ça fait partie de moi. Ça fait partie de tout le monde, je crois, enfin, j’espère« . Même son de cloche de la part de Camille Cerf qui assume ses courbes voluptueuses et n’hésite pas à envoyer valser le culte du « summer body » sur son compte Instagram.

Les magazines féminins, longtemps pointés du doigt pour apologie de la minceur, tentent de faire bouger les choses et ne plus normaliser l’extrême minceur. Ainsi, en 2018, ELLE a signé une charte interdisant la promotion de mannequins trop maigres. « La taille 32 a été supprimée des castings. On essaye d’équilibrer, sur cinquante numéros, des corps un peu différents », explique Véronique Philipponnat, directrice de la rédaction de ELLE à TF1INFO. Olivia Greco, directrice de Style, ajoute « le fait de montrer davantage toutes les femmes auxquelles on s’adresse, de les avoir au défilé, de les avoir dans les campagnes de publicité, ça a fait sauter un verrou.« 

Des injonctions contradictoires

Ce body positivisme est d’ailleurs bien vu puisque selon l’enquête de FLASHS, deux personnes sur trois estiment que ce mouvement encourage l’acceptation de soi. Néanmoins, pour 30 % des sondés, le body positivisme incite les personnes obèses ou en surpoids à le rester, ils considèrent qu’elles sont responsables de ce surpoids ou de cette situation d’obésité et 14 % des interrogés jugent qu’il est normal de refuser un emploi à quelqu’un du fait de sa forte corpulence. Non seulement les personnes en situation de surpoids et d’obésité sont discriminés, mais ils sont victimes de moqueries. 35 % des personnes interrogées disent en avoir été témoins ou victimes, dont 12 % indiquent que cela leur est souvent arrivé. Preuve qu’il y a encore du travail avant que chacun et chacune ne puissent accepter son corps et celui des autres.


Sabine BOUCHOUL pour TF1 INFO

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