Il y a pile un an, son premier EP le propulsait parmi les rappeurs les plus en vue du Royaume. Bo9al a sorti un nouvel opus vendredi 27 décembre, intitulé Dracula. Avec ce gamin de Casablanca, le rap marocain a franchi un cap, plus réaliste et toujours plus technique.
Comme un candidat à une élection, il a son visage sur les murs de son quartier. Un 4×3 tagué au coin d’une rue d’El Oulfa, vestiges de la campagne promotionnelle annonçant la sortie de son tout premier EP Sbitar. Bo9al (prononcez Bocal) revendique ce rôle de porte-voix des zones déshéritées de Casablanca : « Je parle au nom de tous les jeunes qui n’écrivent pas, qui ne rappent pas. Mon art me permet de m’exprimer à leur place. C’est pour ça que les jeunes des quartiers populaires m’écoutent et me suivent beaucoup. »
Mais Bo9al n’a rien d’un homme politique. Chez lui pas de langue de bois. Il puise son inspiration dans son quotidien et dans les histoires qui foisonnent à El Oulfa, banlieue pauvre de la capitale économique marocaine. « Quand je parle de quelque chose, je le mets en gras, je l’explique aux gens clairement », assène-t-il.
Coupe au bol, rasé à blanc sur les côtés, tatouages sur les bras, à 24 ans, Bo9al ne veut faire aucune concession : « Tu peux essayer d’être grand public, en évitant les gros mots pour être diffusé à la radio. Mais tu ne seras pas convaincu par ta propre musique et tu te mentiras à toi-même. » Le rappeur s’adresse à une cible en particulier, capable de comprendre le message qu’il veut délivrer, et tant pis si certains passent à côté.
Bo9al Dracula (Bo9al/Chabaka) 2024
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