lundi, novembre 18

INTERNATIONAL – Un signal fort juste avant de quitter la Maison Blanche. Le président américain Joe Biden a annoncé ce dimanche 17 novembre qu’il autorisait l’utilisation par l’Ukraine de missiles longue portée pour frapper en profondeur la Russie.

Guerre en Ukraine : les Occidentaux ne disent pas (encore) oui à l’utilisation de leurs missiles par Kiev

Ce changement de pied qui intervient deux mois avant le retour de Donald Trump au pouvoir a été rendu public par un responsable s’exprimant sous couvert de l’anonymat. Les États-Unis « ont donné le feu vert à l’utilisation de missiles à longue portée », a déclaré cette source.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accueilli avec prudence cette annonce, se contentant de noter que ces armements « parleront d’eux-mêmes ».

Les missiles devraient initialement être utilisés dans la région frontalière russe de Koursk, où ont été déployés des soldats nord-coréens en appui des troupes russes, selon notamment le New York Times, qui cite des responsables américains s’exprimant toujours sous couvert de l’anonymat. Mais ces missiles pourraient être utilisés contre d’autres cibles plus tard.

Un message envoyé à la Corée du Nord

L’Ukraine n’a eu de cesse de réclamer à ses alliés, depuis septembre 2022, l’autorisation de frapper le territoire russe en profondeur avec des missiles à longue portée. Mais plusieurs pays, dont les États-Unis, se refusaient jusque-là à donner un tel feu vert, par crainte d’une escalade avec Moscou.

La question avait été au cœur de rendez-vous internationaux entre les leaders occidentaux, notamment entre le Premier ministre britannique Keir Starmer et Joe Biden en septembre. Ces missiles de longue portée appelés ATACMS peuvent atteindre des cibles situées à 300 kilomètres de distance et permettent d’atteindre des sites logistiques de l’armée russe ou des aérodromes d’où décollent les bombardiers.

Les officiels qui se sont exprimés au New York Times ne pensent pas que cela changera drastiquement le cours de la guerre. Mais cette décision permet d’envoyer un message aux Nord Coréens, pour montrer que leur armée est vulnérable et qu’ils ne devraient pas envoyer plus de soldats.

Vladimir Poutine menace de représailles

Le président russe, Vladimir Poutine avait prévenu qu’une telle décision signifierait que « les pays de l’Otan sont en guerre contre la Russie ». Il ne s’est pas exprimé depuis les déclarations de ce dimanche.

Dans sa campagne pour revenir à la Maison Blanche, Donald Trump s’est montré peu avare de critiques contre les dizaines de milliards de dollars débloqués pour l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022. Le président élu par ailleurs fasciné par le maître du Kremlin, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a promis de régler ce conflit « en 24 heures », sans jamais expliquer comment.

Comme l’explique le spécialiste des États-Unis Corentin Sellin sur X, « ou bien la présidence-élue approuve et prolonge l’autorisation donnée in extremis par l’administration Biden, afin de montrer à Poutine qu’elle ne laissera pas l’Ukraine négocier la paix en position de faiblesse, ou bien Trump élu revient sur cette autorisation et il sera alors très dur de nier un alignement sur les meilleurs intérêts de Poutine et de la Russie ».

L’Ukraine craint un affaiblissement du soutien américain, au moment où ses troupes sont en difficulté sur le front, ou qu’un accord impliquant des concessions territoriales à la Russie ne lui soit imposé.

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